Du 8 au 10 avril 2019 : Une lente remontée.



Dimanche, 8 avril 2019 :

À l’origine, nous ne devions quitter que le lendemain mais, après la magnifique journée d’hier, nous avons opté pour terminer notre séjour sur une note gagnante. Le Rock Spring ne perd rien pour attendre.

Lentement, nous avons tout rangé, pour une dernière fois.

On n’a pas fait long que Forest a décidé de nous démontrer son insatisfaction. Un grand flac-flac au vent, la moulure complète bat au vent du côté de Sylvie. On arrête sur l’accotement, on répare et on repart.

Passe moi le Duck Tape !


Quand tu agences tes bobettes avec ta moto, t'es un vrai !!!




12,012 de construit, encore 10,000 sur les routes !




Il fait beau, beau comme un dimanche ! Rien à signaler et l’on réussit à remonter jusqu’en Caroline du Sud, à un State Park situé pas loin de la I-95. Avis aux intéressés, il n’y a que 25 sites dont quelques pull-thrus. 


Je viens de comprendre ! Canada- Canadys- Cannabis !!!!





À retenir, un magnifique endroit pour le canot sur la rivière Edisto qui pourrait vous mener jusqu’à l’Atlantique.


Lundi, 9 avril 2019 :

Visite, un must, au South of the Border. Quasi désert en cette période de l’année mais, quand tu te prénommes Pierrôt, t’arrêtes chez Pedro ! Le temps d’un café et autres babioles ! 




Peu de circulation sur les routes malgré tous les VR et autres véhicules immatriculés au Pays de Jimmy Sue Vyons qui remontent vers le froid en ce début de semaine.



Forest accumule les miles et Sylvie accumule les photos !!! Faudrait juste savoir qui a mis ses doigts dans la lentille, ça donne un flou artistique aux prochaines photos !





En se fiant aux indications de Goglu, on prend la décision de traverser Richmond, VA au lieu de la contourner.

Attention Pierrôt, on sort dans 1 mile !



C’est justement à la sortie de cette ville que l’orage nous a surpris ! Toute une douche à laquelle nous avons eu droit. Le bon côté en est que tout le dessous de Forest a bénéficié d’un lavage total et intégral.



Le mauvais côté est que nous avons perdu une quantité impressionnante de degrés ! Alors qu’un chaleureux 82 °F nous accompagnait depuis notre départ de la Floride, nous ressortons de l’orage 30 minutes plus tard avec un frigide 64° F au thermomètre. Question de nous habituer à ce qui nous attend à la maison ?

Sylvie a déniché un Passport America ! Un peu en dehors de la I-64 mais, à Passport donné, on ne regarde pas la route !



Tiens, un air de déjà vu ! Confirmé par la présence du nom de Sylvie dans leur ordinateur ! Cette fois, par contre, il serait étonnant de surprendre des baigneurs dans le lac !!!





Mardi, 10 avril 2019 :

Lever sous les nuages. Tellement humide que j’ai imaginé devoir installer des essuie-glaces sur mes lunettes ! Par contre, le mercure est remonté dans des limites compatibles avec le port du T-Shirt.

Virginie, Virginie-Occidentale et Maryland sont rapidement expédiés. Ce sera essentiellement une journée Pennsylvanie aujourd’hui avec 374.4 km à rouler entre le Maryland et l’État de New-York.



Oui, c'est la même remorque que la photo précédente !
 
Le printemps est arrivé au sud de la Pennsylvanie !




Incroyable le volume de camion-remorques qui circule sur cette autoroute. 

Additionnez-y les trop longues montées, les éternelles constructions de la portion Wilkes-Barre et Scranton et apprenez à prendre votre gaz égal ! Patience est le mot d’ordre de la journée.


Non, ce n'est pas l'ami Pierre, il est présentement à Chicago !


Je note méticuleusement chacun de mes pleins de diesel depuis des années, question de connaître les performances de Forest mais aussi de savoir où les prix sont les meilleurs. Malheureusement, au moment où j’ai besoin de le savoir, les données sont bien rangées dans l’ordinateur, pas vraiment utile.

C’est donc ainsi que je décide que le prix sera meilleur dans l’État de New-York plutôt que dans celui de la Pennsylvanie et nous arrêtons faire le plein à Kirkwood, NY.

Vous vous rappelez Kirkwood ? Nous, jamais on n’oubliera en pleine nuit, face à un viaduc ferroviaire sous lequel Forest ne passait pas avec, au cul, un Dodge Caravan sur Dolley impossible à reculer ! Méchants souvenirs !

Au final, je dirais qu’il ne faut jamais se fier aux prix près des limites entre deux États, le plus bas ayant souvent tendance à profiter des prix plus hauts de son voisin pour augmenter les siens.



Dans le cas présent, le diesel était beaucoup moins cher dans l’État de New-York mais à 30 miles sorti de la Pennsylvanie CQFD ! Notez que, pour un Forest avec un plein de carburant de 80 litres, la différence se chiffre habituellement à $3 ou 4$ le plein, dépense bien futile lorsqu’il s’agit d’éviter la panne d’essence !

Le dodo s’effectue dans un autre endroit connu à Bainbridge. Motel Riverside, sortie 8 de la I-88. Notez ici que l’État de New-York demeure l’un des seuls États à ne pas avoir adopté un numéro de sortie correspondant au millage parcouru sur ladite autoroute.

Bon, Motel Riverside, sur le bord de la Rivière Susquehanna, qui l’aurait crû ?
Nouveau propriétaire, tout jeune, même prix, $25 Cash no receipt pour un pull-thru. 



On est juste pas mal plus de bonne heure dans la saison que d’habitude. Donc, l’alimentation en eau n’est pas disponible et les terrains sont assez mous. Par contre, tranquillité assurée !





Mercredi, 11 avril 2019 :

Juste avant notre départ, le propriétaire vient me voir avec un cellulaire trouvé dans le stationnement. Il émet l’hypothèse qu’il pourrait appartenir à un autre Québécois ayant dormi au Motel la nuit précédente.

Un Tracfone ? Avec 1800 minutes en provision ! Premier point supportant l’hypothèse Québécoise. L’enquêteur en moi a tôt fait de découvrir un petit bout de papier au fond de l’étui avec un nom francophone et un numéro débutant par 819.

Le propriétaire me sort alors sa carte magique qui est en fait la carte d’enregistrement du client présumé propriétaire. Un dénommé Gil L….. de St-Gabriel, un nom différent de celui du fond de l’étui. Heureusement pour le propriétaire (et pour moi), le Gil a inscrit son numéro de téléphone à la maison et non celui du Tracfone ! Je me propose donc de ramener l’égaré chez lui et je laisse ma carte de visite au cas où quelqu’un d’autre réclamerait le flip-flop.

Pour abréger, j’ai d’abord appelé Monsieur Fond de l’étui qui renie sa paternité avec l’appareil. Par contre, à la question ; Qui vous a appelé il y a deux jours à 10h30 ? Il me donne le nom sur la carte du Motel mais m’explique que le numéro de Gil ne sera pas en service avant quelques jours.

J’ai finalement rejoint Monsieur Gil, bien heureux de retracer son bien et lui ai fait un bel emballage cadeau avec ma carte à l’intérieur. Pas besoin de rembourser, vous passerez au suivant lorsque l’occasion se présentera.

Germaine nous indique un trajet de moins de 6 heures pour être à la maison, petite journée. 







Le beau temps nous accompagne, la I-88 où il faut rouler le plus possible dans la voie de gauche pour minimiser le kaklong-kaklong, l’arrêt WalMart Plattsburg pour la dinde, le jambon et les deux caisses de Yuengling, l’arrêt à l’entrepôt de Swanton pour récupérer un colis puis le passage des douanes par le gros poste de Phillipsburg, aucune attente, bienvenu à la maison une nouvelle fois.



Mais que signifie le pictogramme du camion ? Garder les roues au sol ?????
 
Bientôt à la maison !

Les Monts Bromont et Sutton, couvert de neige !



C’est donc dans la neige d’avril que se termine cet épisode des Aventures de Pierrôt et Sylvie. Neige restante de cet hiver sans fin que fut celui de 2018-2019, un hiver de record au point de vue de la froidure, des précipitations et, surtout, de sa longueur. De quoi  nous redonner rapidement le goût de retourner d’où l’on arrive.





À tous nos lecteurs et amis, on ne peut que vous souhaiter un long et bel été. Merci de nous avoir lu et de nous avoir partagé vos impressions. À la prochaine !


5 au 7 avril 2019 : Kelly Park, Apopka, FL : Retour à Blue Spring ! ou Quand la déception se révèle payante !




Il y a des fois où les évènements te forcent à revoir tes projets et, parfois, pour le mieux.

Nous avions prévu aller canoter sur la portion navigable du Spring. Comprendre ici, la portion où la descente en trippe est terminée.

Il faut d’abord se rendre à l’office du Park pour obtenir un laissez-passer qui est gratuit pour les campeurs.  À retenir :  Aucun laissez-passer n’est remis passé midi. Ensuite, on se rend dans une autre section du Park nommée Camp Joy, c’est là que ça se complique !

Il faut laisser la voiture au stationnement, très mal indiqué d’ailleurs, et marcher environ 1000 pieds jusqu’au Spring. Avec un OT146 qui pèse 79 livres sans les vestes, pagaies et autres nécessités, c’est carrément trop. On songe sérieusement à s’acheter un porte-canot à roulette !

Mais, pendant que l’on réfléchit au bord du Spring, une armada de canot s’adonne à passer, des canots de location.

-         Hey You, you-hou, where did you rent those canoes ???
-         At King’s Landing ! Just pass the curve !

Recherche rapide sur le cellulaire, appel, réponse !

Frais de $10 pour utiliser leur rampe de mise à l’eau ou, pour $20, rampe  et retour du canot par shuttle ! Intéressant, tu descends jusqu’à la rivière Wekiwa.

This trip is 8.5 miles long with several spots to stop and have a snack or just swim and fish. It will take you about  four hours to do unless you’re not in a hurry.  On average, the trip last about 4.5 hours.  You must plan to be on the water no later than 11 a.m. No reservations needed.

Voir tous les details sur le site de King’s Landing: https://kingslandingfl.com/rates/

Mets-en qu’on est intéressé ! Vite, en direction ! On sort du Camp Joy, tourne à droite, maximum ½ mile mais…..on s’est jamais rendu, des dizaines et des dizaines de voitures stationnées sur l’accotement, une foule qui se dirige vers le King’s Landing. Ça va être une autoroute à canots, c’est certain et ce n’est pas pour nous aujourd’hui !

Par contre, c’est certain, on va revenir, un jour, de très bonne heure et en plein milieu de semaine, un jour de pluie ou par une nuit sans lune, promis.

Bon, PLAN B ! Sylvie ne se peut plus de retourner à Blue Spring, des fois qu’il y aurait encore des manatees dans le Spring là-bas. (à 72°F celui là) !

Au moins une heure de route jusqu'à Orange City mais c’était sans compter sur le méga détour causé par la réfection totale de la route 46 qui en a ajouté une quinzaine d’autres !



Belle surprise à l’arrivée, pas de file d’attente et on trouve même un stationnement dans la partie du bas, pas très loin de la rampe de mise à l’eau. 

Finalement, beaucoup moins achalandé qu’on l’aurait crû même si la baignade est ouverte. Par contre, cela signifie que les manatees ont quitté. Bon, on a nos maillots, autant en profiter !

Une première promenade sur le boardwalk nous réserve une première belle surprise ; une grosse tache sombre immobile de l’autre côté du cours d’eau. Alligator ou Sirène ? Il aura fallu attendre que le vent cesse de rider la surface de l’eau pour apercevoir cette belle grosse vache marine qu’est le manatee !!! 






Nous continuons notre exploration pédestre jusqu’à la passerelle des baigneurs et assistons à une scène incroyable : Une grosse maman manatee et son rejeton viennent d’y entrer. Les Rangers, sur terre et sur l’eau, s’assurent qu’ils disposent de tout l’espace vital nécessaire pour évoluer sans contact avec les nu-mains (les nu-pieds aussi).







Si on peut réfréner les ardeurs des baigneurs, il n’y a pas de contrôle possible sur les grosses bibittes elles-mêmes et voilà ti-pas que la maman se met à pousser gentiment et délicatement un jeune baigneur se trouvant sur la route de son bébé. Le ti-gars là va s’en souvenir toute sa vie !!!

Ben voyons !!!!
 
Sous les ballounes, y'a des plongeurs !


D'où le maximum de 5 pieds de Kelly Park !!!


Sylvie capote ! Vite, vite, faut aller mettre le canot à l’eau !!!

Bon, pas 1000 pieds à faire ici mais 150 sûrement. Qu’importe, la vue de la bête magique nous donne des forces supplémentaires et, en moins de temps qu’il n’en faut pour crier manatee, OT146 est prêt à naviguer.

La rampe de mise à l’eau fait partie du secteur de location du Park. Vous pouvez donc louer canot et kayak directement ici. Comme il y a aussi des excursions commentées en gros pontons, la concession se trouve sur la rivière Saint Johns qui, en passant, serait l’une des trois seules rivières coulant du Sud vers le Nord en Amérique, est-ce vrai ?



Si la navigation est interdite sur le Spring aux embarcations à moteur, elle est toutefois permise aux canots et kayaks du moins jusqu’à l’aire de baignade.

L’eau cristaline des Springs constitue un avantage fantastique pour explorer le contenu liquide des lieux ; on voit facilement le fond même s’il se situe à 20 pieds sous la coque.



On pagaie doucement, on observe, on espère, on photographie sous l’eau avec notre petite Fuji amphibie, on farniente, on se cache à l’ombre tandis que les manatees se cachent à l’eau, ha ha ha.



Patience !

Nous ne sommes pas les seuls aux aguets !

Mais ! Serait-ce ?

Eureka, c'en est un !!!!


Et, soudain, le miracle, une grande et grosse forme grise glisse sous l’eau, émergeant de temps en temps pour respirer un bon coup. 

On a attendu ce moment des années durant !



Je l’ai immédiatement surnommé le Sergent en raison des trois marques bien distinctes sur son dos, vestiges d’une malheureuse rencontre avec une hélice de bateau, marques malheureusement très courantes sur ces belles bêtes. 

Nous nous mettons immédiatement en chasse, nous efforçant de demeurer à distance respectueuse mais  Sergent en a décidé autrement et vient se coller sur notre canot au point où le Pierrôt a dû manœuvrer d’urgence car il nous aurait sûrement soulevés. 

Hé ! Ho, le gros, pousse mais pousse égal !!!


Sylvie, elle, vit son rêve. Elle n’aurait qu’à laisser glisser sa main dans l’eau pour le caresser mais, non, full respect des directives!

Nous l’avons ainsi accompagné jusqu’à l’aire de baignade où il a fallu un certain temps avant que les baigneurs et observateurs ne se rendent compte de sa présence, un gentil géant des plus discrets.

Personne ne se doute de la présence du géant !
 
Sylvie vient en aide au pêcheur s'étant emmêlés les pinceaux, heu, les Rapala !!


Ayant été plus qu’assouvis, il ne nous restait qu’à aller faire trempette avant de reprendre la route mais, encore une fois, la vie nous réservait une dernière surprise. 

On barbotte !

Comment faire mourir de rire un manatee !


Alors que le Pierrôt barbottait avec son ti-kit de snorkeling, voilà que Maman Manatee et fiston, ceux du début, décident de quitter le Spring vers la rivière Saint Johns. 

J'veux m'en aller !



Bébé hésite, y’a du monde à l’eau et, dans cette partie, aucun Ranger pour régler la circulation nautique. On fait notre possible, on lui laisse la place mais ce n’est pas facile de passer l’échelle des baigneurs. 

Ça passe ou ça casse !


Il est là ! Il est là !



Tellement épaté par sa présence, j’en oublie presque d’utiliser la caméra et, finalement, bébé pique un sprint vers la sortie ! J’ai bien tenté de le suivre mais rien à faire, beaucoup trop rapide et il a l’avantage de l’élément.  

J'en ai profité pour immortaliser la faune aquatique.






 
Ça, c'est la photo que j'aurais rêvé de prendre, piquée sur le web.


C’est là où nous voulions en venir avec cette idée que les imprévus de la vie vous amènent parfois à découvrir des choses encore plus formidables que ce à quoi vous vous attendiez.


Je parierais sur une buse à épaulettes. Débusquée par Oeil de Faucon Sylvie.

On vous a déjà jasé mets chinois ???? Chine-Chine !