Du 24 au 30 janvier 2016 : Changez de côté, vous vous êtes trompés ! (Partie 4, en motoneige)



Attention, attention, avec cette parution, Sylvie sera mise au courant d'un terrible secret de cette journée !!!!

Dominick était prêt dès le lundi pour une randonnée en motoneige mais mes vieux os demandaient une journée de plus pour s’habituer à la température sèche du Grand Nord. De plus, Miss météo prévoyait un maximum de -25°C seulement pour mardi avec, en prime, du beau soleil sur fond de ciel bleu.
C’est donc mardi matin que Dominick vient me cueillir. Il a apporté une deuxième combinaison de motoneigiste jugeant probablement que les vieux habits de Bombardier fournis par la SQ avaient fait leur temps. J’ai eu du mal à comprendre, le froid de 2016 serait-il plus froid que le froid des années 90 ? Et tout ce blabla à propos du réchauffement de la planète, c’est à en perdre son Inuktituk !
Premier arrêt pour acheter du jus de promenade, lire essence à $1,98 le litre ! Le prix est fixé une fois l’an. Espérons qu’il demeurera bas au Sud pour l’an 2016.

Et glou et glou et glou. Pas frileux, il fait juste -30°C !


On s’habille, combinaison isotherme LIFA de H/H fourni par mon ancien employeur, bas de laine et pas n’importe quelle sorte, de la laine d’alpaga, l’alpognes-tu ? Bottes de motoneige, cagoule, lunettes, deux paires plutôt qu’une et les mitaines, de toutes les sortes dont les essentiels pualuks. Ajout de Claude et Rachelle:
C: Petits gants sous les mitaines, c'est une obligation pour les motoneigistes, les pousseux de souffleuse... et les photographes. Et pas que dans le nord-nord. Dès qu'il fait moins 10.
R: Les petits gants magiques, le poivre dans les gants, ce sont effectivement de bons trucs lorsqu'on a à travailler dehors l'hiver. Même à la pêche sur la glace ou au printemps. Mieux vaut un gant mouillé qu'une main nue quand il fait froid.
Mais que c'est donc beau, le Grand Nord. Je ne désespère pas y aller.


J'aurais bien aimé le savoir avant !

L'habillement plus-que-parfait !




Il y a très exactement 30 ans que je n’ai pas touché un guidon de motoneige. Heureusement, c’est comme la bicyclette, enfin, presque. On roule dans les rues et entre les maisons, ici, c’est permis !
Les premiers kilomètres confirment que je suis très bien habillé et je m’habitue très vite au port des lunettes. Par contre, les nombreux arrêts photos résultant en de nombreux enlevages et remettages de mitaines auraient dû me mettre la puce à l’oreille sur les dangers du gel digital!

Ma bête !


Il faut remonter plus en amont pour trouver la piste permettant de traverser la rivière en toute sécurité, un amoncellement de sérac (les amateurs de mots-croisés comprendront) demandant une dextérité fine de la conduite du ski-doo doux doux !

C'est ici qu'on traverse !
 

Les engins que nous chevauchons sont des Summit 600 de Bombardier, de véritables machines passe-partout munies d’un long pont large qui permet de s’aventurer hors-piste sans craindre l’enlisement. Côté puissance, il suffit d’appuyer trop fort sur l’accélérateur pour vous retrouver aussitôt en position verticale, heille, Willye ! Correction par Dominick : Summit-X 800R et la track n'est pas plus large, elle est plus longue et les palles font 2"3/4 au lieu du 1" comme sur les machines pour sentiers.
Ces machines développent probablement autant de chevaux que ta Corolla (170hp d'origine).


 

Notre destination se nomme False River, je me demande bien pourquoi le False car c’est une rivière bien réelle qui nous attend. Il faudra toutefois traverser des petites forêts et deux lacs pour y parvenir. Sur les lacs, c’est l’endroit idéal pour ouvrir la machine et lui permettre d’engouffrer assez d’air froid pour refroidir un peu le moteur qui a tendance à surchauffer lorsqu’il ne travaille pas assez fort. Ouvrir la machine, pour moi, représente un gros 80 km/h, pour Dominick, et bien disons qu’il n’est pas resté assez longtemps dans mon champ de vision pour que je puisse lire son speedomètre (vélocimètre pour les puristes de la langue).

C'est tu pas une belle journée ????


C’est un peu là que la routine mitaine-photo-mitaine a fini par me rattrapper. Sur une section de forêt étroite au fond cahin-cahan pour ne pas dire grosse laveuse. J’avance à l’allure d’une tortue ménopausée debout sur les appuie-pieds lorsque soudain…la motoneige plonge vers l’avant….et moi aussi ! Se faisant, j’écrase l’accélérateur (voir le résultat deux paragraphes plus haut). L’engin bondit vers l’avant, m’arrachant le guidon des mains et je me retrouve sur le cul dans la piste suivit d’une belle glissade dans la poudreuse.

 

Pas de bobos, je rigole intérieurement en me disant que la journée n’est pas encore terminée. Je cesse la rigolade en apercevant la bête qui, sur sa lancée, s’est enfoncé dans la forêt en faisant flèches de tout bois et c’est le cas de le dire. Mon expérience et mon sens de l’observation m’amène à la conclusion que l’animal a d’abord touché une épinette avec son flanc gauche pour ensuite se transformer en débroussailleuse et abattre une autre épinette centenaire d’un seul coup de train avant. Ayoyoyoyoye !
Ajoutant l’injure à l’insulte (ou vice-versa) la rétive continue de ronronner tout doucement au milieu de tout ce plastique tordu et fêlé. C’est en entendant le moteur s’éteindre que Dominick, qui m’attendait plus loin a compris qu’il y avait du sable dans l’engrenage! On examine, on retire les débris, on ramasse les blessés et on ramène l’éclopée sur le droit chemin. Bon, au final, le pilote est encore top shape et la motoneige n’a que des soucis esthétiques. Nous poursuivons donc la randonnée, c’est ça l’Aventure !
 
Dire qu'avec un pare-choc extra, y'aurait rien eu !!!!
Ouais, même avec un bon tube de Crazy Glue, je crois que ça va encore paraitre !


La False River est la première rivière à l’Est de celle de Kuujjuaq. Beaucoup moins large à l’endroit où nous l’abordons, elle serpente joliment au cœur de la forêt. Elle fait à peine 100 mètres de largeur donc, pas de courant, d’eaux vives ni de blocs de glace sous une épaisse couche de poudreuse. Il y en a un qui s’en donne à cœur joie tandis que l’autre est un peu plus prudent et admiratif de ces superbes paysages, je vous laisse deviner lequel est lequel  !

Allez hop.....cascade !


 

Du vert et du bleu....et du blanc itou !


 

 


Bien beau seulement -25 mais heureusement qu’il y a le soleil parce qu’avec le refroidissement éolien, on le sent passer ce facteur ! Ce sont surtout mes doigts qui se lamentent avec leurs in-and-outs incessants. Le truc est de porter un petit gant mince sous les mitaines, avoir su ! Les poignées de la motoneige sont chauffantes mais le système du pouce, lui, ne fonctionne pas.

Cache ton cul Frédérick Frédérick......


Nous resterons près de deux heures à nous gaver de ciel bleu et de neige blanche avant que le soleil, descendant derrière la cîme des arbres, ne nous dicte l’ordre de revenir sur nos pistes. Il y a aussi qu’à ce moment, ma main droite et surtout mon pouce, veut me faire payer le rôle de Bobinette toute nue en pleine nordicité. Je sens que le retour va être pénible et que le fun est fini ! 

Non mais c'est ti pas bô !!!!!


Le paysage et le coucher de soleil me font toutefois oublier mes maux tellement c’est beau. Je comprends en ce moment pourquoi tant de gens tombent en amour avec ces lieux pour le reste de leurs jours. Bon, c’est autre chose pendant la saison des moustiques mais, mettons qu’aujourd’hui, ils se font plutôt discrets.



Bon, comment j'explique cela à Sylvie maintenant ? Motus et bouche cousue !


Comme toute rivière qui se respecte, la Koksoak coule dans une vallée ce qui nous permet d’admirer les lumières de Kuujjuaq depuis les hauteurs. Il faut ensuite retraverser la rivière et j’en profite pour remercier tous les bénévoles qui balisent si bien ce sentier. Simonac, je sens plus mon pouce et je dois compenser en utilisant ma main pour peser sur l’accélérateur.
C’est avec soulagement que nous rejoignons le domicile de Dominick où il s’empresse de recouvrir le devant de ma motoneige pour éviter que la nouvelle du beding-bedang ne se répande trop vite et arrive aux oreilles du propriétaire. Faut spécifier que le propriétaire en question se les étaient fait tirer pas mal (les oreilles) pour accepter de me la prêter !!! Un présentiment ?
Une fois à l’intérieur, opération décongélation pouce-pouce avec alternance d’eau froide et d’eau chaude. Je vous passe sous silence les effets ressentis!
Bon, faut maintenant accepter ses responsabilités et c’est l’ouverture du grand catalogue de pièces Bombardier pour y trouver les pièces nécessaires à la réparation. Heureusement, la portion mécanicien sera assumée par Dominick lui-même, ça fera toujours ça de gagné ! Au final, cette ballade m’aura coûté quelques dollars de plus que prévu mais toutefois encore moins que la franchise que les locateurs imposent dans leurs contrats. Ce qui est drôle est qu’il y a possibilité de louer une motoneige dans presque chacun des villages du Nunavik mais pas à Kuujjuaq, bizarre, trop d’arbres peut-être ???

Du 24 au 30 janvier 2016 : Changez de côté, vous vous êtes trompés ! (Partie 3, les chiens)



Pour ceux qui croient que les chiens de traîneau sont de braves toutous obéissants et dociles, je m’en veux un peu de briser vos illusions. Une meute de chiens fonctionne de la même façon qu’une meute de loup; en gros, il y a les dominants et les dominés. Le chien errant qui s’introduit sans invitation au sein d’une meute peut recevoir un accueil des plus mordants et quelquefois même mortel !

Dopey.
Saskia


Au Nunavik, la population vit entourée de chiens et nos hôtes n’y font pas exception. C’est donc avec Dopey (oui, comme l’un des sept nains de Blanche-Neige, c'était une portée de sept) que vivent Caroline et Aileen. Il y a aussi Saskia qui demeure maintenant avec Dominick mais qui semble jouir, tout comme Dopey, d’une garde quelque fois partagée. Finalement, il y a Luna, une chienne errante qui a adopté la maison de notre fille pour quêter un peu de repos, de chaleur et défier avec succès les ruses du Dog Catcher! Les trois chiennes s’entendent à merveille.

Hé ! Ho! Qu'est-ce qu'on fait aujourd'hui ????


 

 
Est-ce que ça te tentes d'aller dehors ? Oh oui, oh oui !!!!

C’est donc accompagnées de Dopey et Saskia (en laisse) et Luna (en liberté) que Caroline et Sylvie chaussent les raquettes pour aller admirer les alentours du village. Ce qu’il y a de bien est que, où que vous habitiez, le sentier de raquette débute toujours à votre porte. La propriété privée des terrains n’existe pas ici.

Non ! Ça me tentes plus !!!!
C'est par là, suis moi, je connais le chemin !!!







Après quelques essais dans la neige folle, nos deux voltigeuses optent pour une piste de motoneige pas mal moins exigeante pour les jambes et les chiennes. Les paysages, le blanc immaculé de la neige, le soleil qui filtre au travers des arbres pleins de neige, tout est magnifique!

On voit immédiatement qu'une certaine est plus habituée au froid que l'autre !!!
 

 

 

Je me demande si on va rentrer bientôt !
Oh ! Flûte, il est long ce chemin !

Qui cherche finit par trouver !!!

Soudain, Caroline aperçoit des traces de chiens dans la piste et devient un peu nerveuse. Pourtant, ni elle ni Sylvie n’ont une grande peur des chiens mais Caroline sait que la game est différente avec des chiens en laisse qui rencontre des chiens en liberté!



Et là, c’est une motoneige qui s’approche dans le sentier. C’est Johnny le musher qui fait faire de l’exercice à ses chiens, ceux-ci suivent derrière sans aucune attache. Il y a bien quelques hésitations à la croisée mais la meute poursuit son chemin tandis que Sylvie et Caroline peinent à retenir les chiens en laisse. C’est que c’est fort un husky, imaginez deux!

En tout dernier, surgit une petite boule de poil! C’est un puppy qui suit la meute de loin. Luna décide de lui bloquer le chemin et le chiot rebrousse chemin avec Luna sur les talons. C’est à ce moment que tout a viré de travers !!!! Comme on dit chez nous, c’est là que la marde a pogné dans fan ou, pour nos amis Shakespeariens; the shit hits the fan! J’espère que vous avez saisi !!!! 

Alors que Sylvie lutte de toutes ses forces pour retenir Dopey par son collier, voilà que ce dernier cède et que Dopey en profite pour déguerpir comme l’éclair dans la direction prise par ses nouveaux amis. Caroline a beau s’époumoner à crier son nom mais, rien n’y fait, ça n’écoute ni du cul ni de la tête et, le temps de dire wouf, elle a disparu ! C’est la terreur, la stupeur et la consternation, tout en même temps, qui se lit sur les visages des raquetteuses. Seule Saskia n’a pu s’échapper et ne semble pas partager les craintes de ses compagnes de randonnée.

Alors que la cogitation est à son comble et que les scénarios d’horreur se bousculent dans leurs têtes, voici que Dopey réapparait soudainement, toute calme, et se laisse remettre en laisse comme si rien ne s’était passé. En prime, la tite-boule de poil de tantôt réapparait aussi mais avec des renforts. En effet, ce sont maintenant trois puppies qui poursuivent leur route sur la piste de la meute. Tous espèrent qu’ils ont retrouvé leur chemin.
Vous comprendrez que les deux Aventurières n'aient pas eue l'occasion d'immortaliser la scène !

Que d'émotions ! Ça épuise !

Photo de famille !

Moi ? J'ai aucun rapport dans cette histoire mais je suis tellement beau !!!!









Du 24 au 30 janvier 2016 : Changez de côté, vous vous êtes trompés ! (Partie 2)






À première vue, pour un non-initié, le village de Kuujjuaq ressemble à s’y méprendre à n’importe quel autre village Québécois que l’on peut trouver sur la Côte-Nord; des maisons, des rues, des magasins en nombre limité….très limité même, des écoles, etc. Mais, à y regarder de plus près, il ne faut pas longtemps pour se rendre compte que : Les motoneiges et les quads côtoient les automobiles et camions sur les routes, beaucoup de véhicules roulant sur des pneus d’été malgré les routes couvertes de glace. Les arrêts-stops semblent ici plus une suggestion qu’une obligation, faut dire que le sable et le sel sont également absent du système routier !


Le Northern ! Le magasin Général


Le village est divisé en plusieurs secteurs au gré de la construction domiciliaire. Les demeures privées y sont rares étant donné le coût exorbitant des matériaux suite à leur transport par bateau. Ici, il faut prévoir longtemps d’avance; véhicule, chaloupes, matériaux, tout arrive par bateau et seulement deux ou trois fois par année durant l’été.

Caro sur son lieu de travail. Oubliez le manteau, c'est chauffé ! Quelle belle vue à l'extérieur
Un cale-porte Inuit !


Chaque année, il peut se construire, mettons, une vingtaine de nouveaux bâtiments. Ce peut-être vingt quadruplex commandés par l’administration Régionale du Kativik pour loger ses employés. Ces derniers déménagent dans de nouveaux appartements subventionnés, (le loyer habituel étant de $400 ou $500 par mois) et leurs anciens appartements deviennent libres pour héberger de nouveaux locataires, en général, les résidents du village.

 

En parcourant le village, vous arriverez ainsi au secteur des employés de l’hôpital, à celui des employés de l’ARK, celui des employés d’Hydro-Québec et ainsi de suite. Étant donné que ces secteurs deviennent à usage unique, nous y voyons un léger problème de ghettoisation ! Cette façon de construire en îlot ne favorise pas nécessairement une intégration et un mélange de la population. Il faut bien le dire, cela fait l’affaire de certaines personnes.

En attendant le printemps !
En attendant le prochain bateau !


Revenons à une autre caractéristique typique du Nord : La valse des camions ! On parle ici de gros camions style livreur d’huile à chauffage, d’ailleurs, certains en sont car le chauffage des maisons utilise l’huile au lieu de l’électricité. Il y a toutefois deux autres types de camions assez spéciaux et en voici l’explication.
Le Grand Nord est majoritairement composé de roc à fleur de terre. Oubliez la terre arable, la culture des patates et des tomates. Imaginez maintenant la pose de tuyaux d’eau potable et d’égouts dans un tel sol en vous rappelant que de telles installations doivent être enfouies à une profondeur minimale de 8 pieds (2 mètres). Mission impossible !!!
La solution est de munir chaque bâtiment de trois réservoirs : Le premier sert à emmagasiner l’huile à chauffage, le deuxième l’eau potable et le dernier, vous l’aurez deviné, sert de fosse sceptique ! Un système de lumières extérieures avise les chauffeurs du besoin de remplissage ou de vidange des citernes. Les camions blancs pour l’huile, en stainless pour l’eau et jaune pour l’autre. Tous les chauffeurs sont inuits et celui qui gagne le plus haut salaire est le conducteur du shit truck ! Avec une population de plus de 2000 habitants, c’est une valse incessante de camions dans les rues.

 



 
 

C'est le gars le mieux payé !!!


Il fait froid, très froid, même frette en ta… pour notre premier matin! Cela ne nous empêche pas de bien nous vêtir et d’aller effectuer notre première randonnée pédestre dans le village. Nous nous rendons ainsi jusqu’à la rivière Koksoak car, contrairement à de nombreux village Inuit, Kuujjuaq n’est pas situé au bord de la mer mais à environ 50 km du point le plus au Sud de la Baie d’Ungava. À une latitude de 58°Nord, Kujjuuaq est plus au Sud que Whitehorse (60°) et Yellowknife (62°).

 

Il est midi, c'est la hauteur maximale du soleil.
Deux corps de Police, même combat !
L'École secondaire.


Le vent refroidit les esprits et les bouts de nez mais, grâce au soleil, nos manteaux et nos mitaines, nous résistons vaillamment à Monsieur Mercure.

BBbbbrrrrrr.................


On ne détruit jamais un bâtiment. Ici, l'ancienne église anglicane.


Pour l’après-midi, c’est en camion, piloté par Dominick, que nous partons explorer un autre secteur de cette région. La No-where Road mène…nulle part ! Quelques kilomètres y sont ajoutées à chaque année et l’espoir est de se rendre, un jour, jusqu’à Dry Bay où l’on pourrait construire un véritable quai pour accueillir les bateaux. Présentement, les bateaux sont déchargés au large et le transfert s’effectue en barge avec tous les inconvénients qui peuvent en découler. Pas assez d’eau, trop de vent, encore gelé et le bateau repart sans décharger avec le matériel espéré depuis l’an dernier !

En attendant cette future vocation, la route passe par le dépotoir et…le Canadian Tire version inuit ! Tout ce qui n’est pas réutilisable se retrouve au dépotoir pour être enseveli ou brûlé. Le reste se retrouve au Canadian Tire avec son département métal, pneus, matériaux de construction et autres. Il faut comprendre que lorsqu’une compagnie de construction reçoit le mandat de bâtir 20 logements, il lui faut prévoir 20 toilettes ! Pour compenser les bris et pertes possibles, il en commandera donc 22. Si tout va bien, les deux toilettes restantes se retrouveront au Canadian Tire. Vous avez fendu un pneu, il y a sûrement un spare qui vous attend là-bas.

Département des pièces attachées de style Kenny U-Pull !

Département des pneus, neufs et usagés !


Ce qui est remarquable le long de cette route est la végétation qui s’amenuise peu à peu pour devenir inexistante. Nous poussons jusqu’au crusher, le concasseur qui sert aux rêves d’élongation de ladite route. Avec le froid mordant et le vent qui souffle aujourd’hui sur le roc dénudé, je dirais que c’est probablement l’endroit le plus inhospitalier que j’ai connu.

On approche de plus en plus de ... Nulle Part !


 

Par contre, le blanc est d’un blanc immaculé. La sloche ici ? Connaît pas !



En revenant vers le village, un arrêt s’impose à l’un des nombreux chenils de chiens de traîneaux que l’on peut trouver à l’extérieur du village. Wouf-wouf et rewouf font les pitous en mal de caresses et voilà que Madame Minou se tranforme en Matante Pitou. Il n’y en a que deux qui, n’inspirant pas confiance, ne reçurent pas de câlins.





Pour souper, Caroline et Aileen nous font découvrir la courge spaghetti ! Le cannibale en moi s’interroge et désespère mais, dès les premières bouchées, le doute se dissipe et l’appétit s’installe. Tellement bon que nous avons ramené la recette avec nous !