Vendredi, 25 juillet 2014 : Rose Blanche NL.





Vue de notre pare-brise !

Il faut mettre l’abréviation de Terre-Neuve en anglais sinon on se retrouve au Tennessee !

Le Village de Rose Blanche.


Réveil dans la brume, il a beaucoup plu pendant la nuit. Gros malheur, Michel a accidentellement accroché un bouton sur son porte-clés. Ce bouton ayant pour fonction d’ouvrir le toit ouvrant de leur youyou, une petite Smart, le voici maintenant propriétaire d’une petite piscine sur roues !

 La brume se dissipe de minute en minute. Nous allons effectuer une première reconnaissance dans le secteur touristique, hum, hum, du phare et un vieux de la vieille nous promet du soleil d’ici quelques heures. Bon, on est patient et il faut quand même déjeuner un peu.

 
 
Le kiosque à musique n'attend que les touristes.

Je savais bien que quelqu'un finirait par y penser !

Notre première visite Terre-Neuvienne se déroulera donc à Rose Blanche par la visite du phare. Une magnifique maison en grosses pierres solides dont il ne restait que la tour et l’escalier lorsque les habitants décidèrent de tout remettre en état. Ils récupérèrent environ 90% des pierres d’origine et rebâtirent la maison et le phare.



Heureusement pour eux, il se trouvait un maçon dans le village pour diriger les travaux et de nombreuses photos d’époques pour références. Le travail est remarquable, tellement que le phare est maintenant inscrit au Régistre des structures du Patrimoine de Terre-Neuve. Selon nous, il le mérite amplement. Il vous en coûtera la modique somme de $5,00 pour la visite du phare et une promenade dans les sentiers de la côte. 


Rose Blanche est une déformation de Roche Blanche !


Si vous êtes en saison, vous pourrez aussi déguster de tout petit fruit orange appelé Squaw Berry ou Plaquebière ou Chicouté selon votre humeur et l’endroit où vous demeurez. Il faut toutefois être patient car le fruit, ressemblant à une framboise, pousse à l’unité et non en talles.


 
Mais oui, des plantes carnivores !

Le soleil, comme promis, a fini par percer la brume. Les photos n’en seront que plus belles. Nous quittons Rose Blanche et nos nouveaux amis et reprenons la route 470 pour un retour vers Port-aux-Basques. Vous avais-je écrit que Rose Blanche était au bout de la route ?

Ils n'ont pas oublié les saumons.

Sur le chemin du retour, nous effectuons deux arrêts. Le premier pour un petit sentier menant à la chûte Barachois. Un sentier juste assez long pour se dégourdir les jambes et prendre une belle photo de la chute une fois rendu au bout.

 

Le deuxième arrêt se trouve dans le village de Isle aux Morts. Il s’agit du sentier George Harvey. Mais, vous entend-je, qui donc est ce George Harvey ? Et bien, vous le saurez un peu plus loin. Le sentier en question est relativement facile mais vous prendra environ 2 heures de votre temps si vous prenez la peine de lire au complet toutes les pancartes relatant la vie de Monsieur George. Cela rallonge le temps aussi lorsque vous rencontrez un charment couple promenant ses deux boxers et voyageant et Wesfalia Eurovan.





Le sentier fait une grande boucle dont la moitié longe la mer et l’autre vous promène parmi cette drôle de végétation rabougrie qui caractérise les bords de mer venteux. Il y a une petite boutique cadeau au début (et à la fin) du sentier où vous pouvez faire un don si vous avez aimé votre randonnée. Le stationnement est également un très bel endroit pour passer la nuit.

Village Isle-aux-Morts.




Et maintenant l'histoire de George Harvey:

George Harvey était pêcheur et demeurait avec sa famille sur une île. Il pêchait l’été, achetait des provisions et survivait pendant l’hiver. Un soir de 1828, grosse tempête, George se promène le long de la plage (bizarre de sortir par ce temps mais George était comme ça) lorsqu’il aperçoit des morceaux de bois, des valises et autres objets être rejetés à la côte. Il se doute bien qu’un naufrage vient de se produire. Il revient vite à la maison pour s’équiper en sauveteur.

Sa fille Ann, son fils dont j’ai oublié le nom et leur gros chien Terre-Neuve se portent aussitôt volontaires pour l’accompagner dans son petit bateau de 12 pieds. Bon j’exagère un peu pour le chien à qui on n’a pas vraiment demandé son avis mais qui suivait George partout parce qu’il sentait toujours bon le poisson.

Mettant de côté leur propre sécurité, ils finirent par trouver le navire échoué sur les rochers, se brisant de plus en plus à chaque nouvelle vague et dont l’équipage et les passagers s’agrippaient désespérément aux rochers. Comme George ne pouvait s’approcher sans risquer de voir sa frêle embarcation être propulsé sur les roches, il noua une corde autour du cou de son chien qui sauta à  l’eau et nagea vaillamment jusqu’aux naufragés en espérant qu’ils auraient des croquettes pour lui.

Ces derniers n’en ayant pas, le pitou revint à la chaloupe mais leur laissa tout de même la corde car c’était un chien fort généreux. George prit alors la direction du rivage le plus près situé à près d’un mile du lieu du naufrage et se mit à haler une plus grosse corde que l’équipage avait nouée à la sienne et établit ainsi un lieu entre le navire en perdition et la côte. L’équipage put ainsi mettre en place un système de va-et-vient et sauver les passagers, des immigrants irlandais en route pour Québec et une nouvelle vie.  Au total, George permit de sauver 165 personnes et on ne déplora que 10 victimes. Il amena tout ce beau monde chez lui, les sécha, les vêtit et les nourrit avec le peu qu’il possédait. Trois jours plus tard, un bateau de secours vint récupérer les rescapés.

Pour cet exploit, le Roi fit frapper une médaille spécialement pour George (le chien en avait déjà une because le règlement municipal) et lui fit remettre une somme de 1000 livres pour le dédommager. Ann n'eut droit à rien et Ulysse, le chien, reçu double portion de croquettes. En fait, je sais pas s'il s’appelait ainsi mais je trouve que cela lui va bien.

Dix ans plus tard, George répètera l’exploit avec un autre navire échoué sur les mêmes rochers mais, cette fois, il ne put sauver que 25 personnes car il n’y en avait pas plus sur le navire ! Cette fois encore, sa fille Ann l’accompagnait et elle reçut enfin sa récompense… en 1987, lorsqu’on baptisa un navire de la garde côtière en son nom.  Et c’est tout ce que j’ai à dire là-dessus (Forrest Gump).

 Nous reprenons la route avec un arrêt au Tim Hortons de Port-aux-Basques qui attend le prochain débarquement du traversier avec appréhension. Pour l’instant tout est calme et nous pouvons transmettre deux journées de blog. 

C'est l'histoire du gars qui a manqué de neige en retournant chez lui...

Il s'est dit, je reviendrai le chercher l'hiver prochain !

Lorsqu'on a vu ça, on s'est moins étonné de l'état des routes !
 

Finalement, nous nous rendons camper au John Cheeseman Provincial Park, seul camping que nous ayons réservé avant notre départ. Terrain 42 avec l’électricité seulement, douches impeccable, WIFI, oui oui, WIFI ! Mais pas pour le portable, on ne sait pas encore pourquoi mais seule la tablette peut se brancher.




Vu que nous n’avions probablement pas encore assez marché, nous nous rendons à la plage Piping Plover (Pluvier Siffleur) pour une petite promenade et séance de ramassage de coquillage avec l’idée d’un cadre assez spécial à réaliser lorsque nous serons de retour à la maison.

Verdict ? On ne se baignera pas ce soir !


4 commentaires:

  1. Selon l'histoire dont vous trouverez copie dans des boutiques à souvenir, le chien terreneuvien (qui était en fait une chienne) se serait appelée Ethie. Mais comme on retrouve cette histoire dans plusieurs endroits à Terre-Neuve, il peut s'agir d'un autre chien et d'une autre variété de croquettes!
    La plante carnivore est la Saracémie Pourpre et est l'emblème floral de Terre-Neuve-Labrador.
    Bonne continuation, c'est un délice que de vous lire!

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  2. Très belle histoire. Pour ce qui est de '' Je savais bien que quelqu'un finirait par y penser '' si c'est de mettre un sac de plastique sur le siège de vélo quand il pleut, j'y ai pensé aussi mais il faut mettre le sac avant quil pleuve. ;-)
    Je me doute bien que tu pensais à autre chose, mais quoi?

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  3. Bonjour. Je crois qu'on s'est rencontré cette journée à la petite échelle de saumons. Je conduis un Jeep Wrangler vert lime. Est-ce possible?

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    1. RE: [En voyage avec Pierrôt et Sylvie] Nouveau commentaire sur Vendredi, 25 juillet 2014 : Rose Blanche NL..
      Pierrôt D'Astous
      13:05
      À : Joël Ducharme
      Malheureusement non ! Ce n'était pas nous. Il n'y avait personne à l'échelle mais j'ai un vague souvenir d'un Jeep vert stationné aux sentiers ! Par contre, bien heureux que vous lisiez notre blog! On compte retourner à T-N bientôt pour compléter toute la partie Est.

      Pierrôt

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