6 mars 2011, de Cleveland OH à Athens TN

Il paraît qu’avec des si, on pourrait mettre Paris, ou Cleveland en bouteille.  Si nous avions pris notre trajet habituel par l’I-81, nous aurions pu faire notre dodo à Carlisle à une température de + 12 degrés.  Mais ce n’est pas ce que nous avons fait.

Et si nous avions su ce qui nous attendait ce matin, nous serions restés bien sagement sous les couvertures quelques heures de plus car durant la nuit le malheur frappa Grisou et son accolyte Ti-Zou.

A notre réveil vers 6 h 30, nous apercevons les 2 compères complètement recouverts sous une croûte de glace.  À première vue, nous avons trouvé cela bien rigolo jusqu’au moment ou nous avons tenté de réintégrer notre véhicule :  toutes les serrures sont gelées, de peine et de misère, nous réussissons à débarrer la porte coulissante, en vain car le caoutchouc est complètement gelé.  Aucun petit morceau de bois pour forcer l’ouverture sauf peut-être dans Ti-Zou mais encore là peine perdue car tous les cadenas ne sont plus que de petits blocs de glace!

C’est finalement Sylvie qui trouve la solution et voilà le Pierrôt qui s’introduit par le hayon arrière en escaladant les bagages.  Quelques coups d’épaule et de pieds plus tard, Grisou capitule mais, il n’a pas dit son dernier mot, il nous réserve une surprise.  Au démarrage, la pédale à gaz demeure collée au plancher et le moteur se met à mugir férocement.  Il semble que toute cette eau avalée hier se soit infiltrée dans des endroits secrets et le pauvre câble s’en est trouvé tout saisi.  Toutes les tentatives manuelles de l’équipe Pierrôt-Sylvie échouent.  Pierrôt part vaillament en exploration sous le pneu de secours pour tenter de trouver l’origine du problème qu’il découvrira près de la transmission.  Il aura alors ce cri du cœur :  C’est dans des situations semblables qu’on sépare les hommes des moumounes!!!!!!!

Il faut maintenant déglacer Grisou sans grattoir sous la main, nous nous rabattons sur la spatule à crêpes avec le Pierrôt souriant,  ça fait 3 belles palettes à l’œuvre.  Si vous ne comprenez pas, appelez le dentiste Max Peltier.

C’est donc une heure plus tard que nous pouvons enfin prendre la route, glacée, avec précautions et pneus d’été.  Arrêt McDo et vroum sur la I-71 sud.  La température se tient juste sous le point de congélation.  Pour que la neige ne soit plus qu’un souvenir, il faudra descendre jusqu’à Cincinnati, nommée ainsi en l’honneur du meilleur ami de Daniel Boone et si vous ne croyez pas, c’est ça qui est ça quand même.  Pour le gazon vert, c’est seulement à Lexington, Kentucky, que nous en verrons.

Parlant de Daniel Boone, il y a sa taverne historique à visiter. Elle est situé juste à coté d’un gros collège. J’ai toujours dit que Bière et CEGEP faisait bon ménage !

Côté mécanique, Grisou fonctionne merveilleusement bien.  Curieusement, la consommation d’essence semble diminuer au même rythme que la vitesse augmente. Notre vitesse de croisière joue aujourd’hui entre 65 et 70 MPH. Les apprentis mécanos et autres sont invités à laisser leur opinion sur le sujet dans la section commentaires ci-bas.

Nous effectuons notre première visite touristique dans le village de Corbin au Kentucky.  Est-ce que ça vous dit quelque chose les lettres KFC (ou PFK en français) ?  C’est en effet à Corbin que le célèbre Colonel Sanders a fondé son empire.  Nous nous sommes donc sentis obligés d’aller visiter l’endroit et de déguster chacun une succulente cuissette de poulet dans le restaurant original du bonhomme blanc.  On y retrouve aussi un petit musée fort nostalgique. 

Je sais, je sais, c’est pas santé du tout mais le bonhomme est quand même mort à l’âge vénérable de 90 ans et je suis convaincu qu’il ne laissait pas la peau sur le bord de l’assiette. Même pas mort du cœur en plus. Harland Sanders meurt à Shelbyville d'une leucémie le 16 décembre 1980, après s'être battu sept mois avec la maladie. Il est inhumé avec son caractéristique costume blanc et nœud papillon noir au cimetière de Cave Hill à Louisville, Kentucky, après que son cercueil fut présenté à la vue du public dans la rotonde du Kentucky State Capitol. Quatre jours durant, les drapeaux sont placés en berne dans chaque restaurant KFC du monde entier.(Wikipédia)

Nous poursuivons notre chemin car le mercure est encore au point de congélation.

Nous entrons au Tennessee à 17 h 15 et immédiatement c’est la montée des monts Cumberland qui nous ramène à des paysages hivernaux de toute beauté.  Le frimas a complètement enveloppé chaque branche d’arbres.  C’est féérique!  Sylvie n’a pu résister à réclamer une halte sur l’accotement alors que Pierrôt bombarde à tous vents, la caméra dans une main et le volant dans l’autre.

Nous roulons ainsi jusqu’à Athens ou se trouve un camping de passant nommé le I-75 Campground à$22.80 la nuit et des toilettes barrées avec un code.

Heureusement, une tite-vieille en jaquette est venue me murmurer à l’oreille que le code est le 9052. On vidange l’antigel de plomberie et, oui, j’ai encore oublié le contenant pour le récupérer, Greenpeace va mettre ma tête à prix. Le propane est quasiment vide, il est temps que la chaleur se pointe le bout du nez.

Pendant la journée, nous avons pu expérimenter une information lue dans le magasine Camping Caraning à l’effet que les voyageurs canadiens peuvent maintenant payer l’essence à la pompe même lorsque celle-ci leur ordonne de cracher leur zip code, il suffit tout simplement d’entrer les 3 chiffres de votre code postal et d’ajouter 2 zéros, par exemple dans notre cas, H3L 2G7, on tappe 32700 et ça marche, du moins avec la carte Visa!  Voulez-vous notre NIP avec cela?