Mercredi, 16 mars 2011, St-Martinville.

 Cette une superbe semaine qui s’annonce, tous les jours dans les 25 Celcius et pas de pluie en vue. Ça reste tout de même frais la nuit et le matin mais c’est aussi l’idéal lorsque l’on veut bien dormir.

La journée d’aujourd’hui fut consacrée à la visite de St-Martinville. Vers 1920, c’est plus de 80% de la population qui parlait français. C’était la langue usuelle. Maintenant, à moins de rencontrer des habitants de plus de 70 ans, il y a peu de chance de soutenir une conversation. Quoiqu’il en soit, beaucoup de personnes travaillant dans le tourisme se font un plaisir de vous sortir les quelques phrases ou quelques mots dont ils se souviennent encore.

Airstream, le nouveau et l'ancien class A.
La nuit au Catfish fut, somme toute, agréable une fois que la meute de chiens se soit fermée le clapet vers minuit. C’est un bel endroit mais pas adapté du tout à nos besoins. Les terrains sont tous des pull-thrus très collés les uns sur les autres. Aucune table à pique-nique mais, surtout, aucun endroit pour en mettre une. De plus, il y a une grosse courbe dans la route longeant le terrain et le trafic est assez bruyant lorsque l’on dort dans le grenier de Grisou, vive encore les bouchons dans les oreilles. Je recommande toutefois cet endroit à quiconque voyage en fifth-wheel ou en classe A ou C et qui se cherche un endroit de passage. C’est aussi un GoodSam et la nuit revient à $25.







Notre première visite est pour le Longfellow-Evangeline State Historic Site. Nous y sommes accueillis par Mme Debbie Savoie dont la mère est venue directement d’Europe tandis que son père est un descendant direct des Acadiens de 1755. Le français est la première langue qu’elle a apprise et il lui en reste suffisamment pour pouvoir nous jaser cela ! Vraiment sympathique ! Ils ont même un projet de construction de 31 sites de camping pour 2013.

Histoire courte du site : En 1920, un film muet est tourné à St-Martinville sur Évangéline et Gabriel. Tellement triste que les spectateurs doivent sortir du cinéma en chaloupe (Guide Voir). Les touristes se mettent à affluer et réclament un monument à l’hommage de Longfellow, l’auteur du poème. Mais, la Grande Dépression frappe et le projet est mis de côté. À la fin de la guerre, l’État de Louisiane se voit offrir un ancien domaine ayant appartenu à Charles DuClozel Olivier. L’État accepte en autant que l’on nomme le site du nom de Longfellow comme longtemps réclamé et c’est ce qui fut fait. Ce n’est que par la suite que, ironiquement, l’on se rendra compte que le Monsieur Olivier était pas pantoute un Acadien mais un Français immigré de France dans le temps où la Louisiane était française. Le site raconte donc maintenant la relation qui existait entre ces deux groupes.

Au village lui-même, nous débutons par trouver un endroit pour dîner. C’est le restaurant St-John qui nous servira un gumbo poulet et saucisses et une bisque crabe et maïs. Très bon et pas cher. Au sortir du resto, un homme, sans doute un employé de la ville et qui fait de l’arrosage nous demande d’où l’on vient, si la bouffe était bonne, quels sont nos projets etc... Très sympathique lui aussi mais son habillement était un débraillé et un peu étrange avec ses grosses barres noires et blanches. Heureusement, il y avait un shériff de stationné pas très loin qui semblait le tenir à l'oeil.



Spécialement pour MC !!!!
Au Mémorial Acadien, on raconte toute l’histoire de leur départ de l’Acadie jusqu’à leur arrivée en Louisiane, passant par la Nouvelle-Angleterre, l’Angleterre ou la France. Certaines familles mettront 40 ans à se retrouver. Ici, comme au Site Historique, la présentation est offerte en français et on ne s’est pas gêné pour la demander. La préposé au Mémorial en est à sa première journée de travail. A l’annonce que Sylvie est une descendante directe de Pamphile Le May, celui qui a traduit le poème de Longfellow, elle perd quasiment la voix et tient absolument à la toucher. Sylvie est écroulée de rire devant tant d’émotion.

Si peu de gens parle encore la langue c’est qu’elle est encore associée à une classe très pauvre de la société. Ça ne fait pas chic de parler français, ça fait cheap plutôt. Il y a donc longtemps que les jeunes refusent carrément de la parler, n’y voyant que le côté négatif de la chose.

L’autre exposition relate l’histoire des gens de couleur libres pour la plupart des esclaves affranchis. Avant la guerre de Sécession, cette classe de la société était traitée avec bien des égards. Ils pouvaient être propriétaires, certains possédaient même des esclaves !!!! Ce sont peut-être eux qui ont le plus perdu avec le 13th amendement. Du jour au lendemain, la société ne comptait plus 3 classes de citoyens mais plus que deux; les blancs et les noirs.

Bien entendu, la visite de St-Martinville serait incomplète sans une visite de l’arbre d’Évangéline que nous avions déjà connu en 2002. C’est là que l’un des frères Romero, une famille de musiciens cajuns mondialement connue, était venu nous piquer une jasette en apercevant notre plaque d’immatriculation. C’est avec tristesse que l’on nous a appris que le dernier frère s’est éteint il y a deux ans. Plus personne n’accueille maintenant les touristes sous l’arbre d’Évangéline.

Nous allons faire dodo au Fausse Point State Park, du moins si Germaine peut trouver le bon chemin. Le trajet qu’elle nous propose prendra plus de 2 heures pour une distance de 16 miles ! le plus simple sera finalement de suivre les tites pancartes brunes le long du chemin.

Le Fausse Point State Park est en plein Bayou sur le bord du Lac Fausse Point. Qui dit bayou dit moustiques et, dans notre inconscience, nous avons oublié de faire nos provisions de spirales Raid. On ne nous y reprendra plus. 

C’est un vrai beau parc en pleine nature mais attention de ne pas avoir oublié la pinte de lait car le dépanneur est loin. Incroyable mais vrai, le Wi-Fi est présent ici aussi, même un peu plus rapide qu’à Bayou Segnette. Par contre, le frottage des murs de douche semble également être inconnu ici.


Ce soir, dans un État ayant connu 3 régimes de gouvernance. Nous mangeons en français du mexicain avec du boeuf haché américain.


Pour les amateurs de précision : 30 degré 03’ 36,95’’ Nord, 91 degré 36’ 15,83’’ Ouest.

Demain, la visite de New Iberia. Vous saurez pourquoi demain.

2 commentaires:

  1. 30 degré 03’ 36,95’’ Nord,
    91 degré 36’ 15,83’’ Ouest

    What the fuck?!?!?!?!?!?!

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  2. Wooooooooooo!!!!!!!!

    Je viens de voir la page "Carte 2011".

    Trop hot!!!!!!!!!

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