24-25 décembre 2016 : Kuujjuaq en famille !




Ce matin du 24, météo média nous annonce un beau -44°C pour toute la journée, une maudite bonne raison pour demeurer à l’intérieur d’autant plus que la seule mission de la journée est de nous rendre à l’aéroport réceptionner le reste de la famille. 





Avec le nouveau bébé et les deux enfants, espérons qu’ils n’auront pas droit à un détour par Iqaluit !

Nos hôtes, Aileen et Caroline, ont vraiment tout mis en place pour nous accueillir. L’autre côté de leur duplex est présentement libre donc, deux chambres à coucher supplémentaires où logeront le bébé et ses parents. Ajoutez maintenant un gigantesque camion F150 4X4 avec cabine allongée qui peut loger 6 adultes et trois enfants au mépris de toutes les règles de sécurité routière et, c’est le cas de l’écrire, on est en voiture.

Boss..... Ze plane, ze plane !!! (Tatou)



On débarque donc à l’aéroport juste à temps pour prendre de belles photos de la famille Goréenne se payant une frigide randonnée pédestre entre l’avion et l’aérogare. Mains nues, têtes à l’air, vive les oreilles ! Pas étonnant que les accolades de retrouvailles soient si chaleureuses !






On vous passe rapidement les détails des préparatifs, tout le monde s’est installé, on a préparé le réveillon puis on l’a mangé et là on a eu droit à une belle surprise !

WOUF ! Je sais pas ce que c'est mais ça sent la couche pleine !!!



C’est une tradition dans la famille d’Aileen qu’elle a souhaitée partager avec nous cette année. Tout le monde sans exception se retrouve donc avec un cadeau à développer et ce cadeau, c’est un pyjama flambant neuf. Pour le Pierrôt, c’est tout un cadeau, son dernier pyjama remontant probablement à ses 15 ans ! On a mis les enfants au lit et les adultes ont suivi pas très longtemps ensuite.





 

Malheureusement, c'est Rudolph qui a bouffé la canne-carotte !


Ce n’est que le lendemain matin, après le passage du Père Noël, que la distribution de cadeaux a lieu. Tout le monde porte son nouveau pyjama, tout le monde a été gâté pourri et c’est tout ce qu’on dira là-dessus.

Super Mamie multi-fonctions !

Nous sommes donc demeurés dans cette ambiance jusqu’à 13h00, heure à laquelle tout le monde s’est habillé pour aller jouer dehors et participer à une activité des plus particulière et qui ne peut être vécu qu’ici, à Kuujjuaq.

Superbe Hélène dans son Amauti avec Edward dans la poche arrière, bien au chaud.




Culotte full traditionnel, caméra Go-Pro full techno !


On se fout des pieds gelés, l'important, c'est la rapidité !


La Candy Drop existe depuis 1965 et c’est à Johnny May qu’on doit la version aérienne de cet évènement.

Johnny May naquit en 1945. Son Papa, gérant pour le comptoir de la Baie d’Hudson avait pour habitude de monter sur le toit de sa maison le jour de Noël, pour lancer des bonbons aux enfants du village qui se réunissaient autour. Les denrées étaient transportées par avion et le jeune Johnny avait souvent l’occasion d’y grimper.

À 16 ans, Johnny partit prendre des cours de pilotage et, dès 18 ans, il desservait les communautés Inuit du Nord. Très tôt, il acheta son propre avion puis un autre et un autre, fondant sa propre compagnie.

Atterrissage sur l’eau, sur la terre battue, la neige et la glace. Vols en plein blizzard pour retrouver des égarés dans la toundra, Johnny devint un héro et une légende vivante ! C'est pour reprendre la tradition de son père qu'il se met, le jour de Noël, à survoler le village de Kuujjuaq et à larguer des milliers de bonbons sur la population.

Depuis, à chaque année, avec des commanditaires de plus en plus nombreux et généreux, aux bonbons se sont ajoutés des cadeaux; casquettes, paires de bas, manteaux et pantalons Canada Goose, pleins de coupons numérotés donnant droit à des cadeaux demeurés en sécurité sur le plancher des caribous tels que des téléviseurs !

Pas étonnant donc que presque tout le village se trouve aujourd'hui réuni sur la pleine malgré le froid mordant alimenté par le Dieu Éole en personne !!!

C’est l’occasion pour tous de se souhaiter un Joyeux Noël, en français, en anglais et en inuktitut. Nous y avons aussi droit et sommes très impressionnés par le fait que ce soit beaucoup de jeunes qui viennent nous offrir leurs souhaits.

Et Johnny May arrive enfin, le Père Noël volant du Grand Nord, survolant la foule au moins une quinzaine de fois et, à chaque passage, la porte arrière de son avion s’entrouvre un peu et laisse échapper tout un flot de surprises. Selon la direction du vent et l’altitude de Johnny, les paquets parcourent de bonnes distances, tombant parfois sur le terrain d’atterrissage mais cela ne freine aucunement les participants qui en escaladent la clôture à toute vitesse.

 








Notez la hauteur du soleil, il est 14h00 !!!


Nous nous sentons privilégiés d’être témoins de cet évènement car il semble bien que ce soit le dernier Candy Drop de Johnny May qui vient de fêter ses 71 ans. On ne peut que souhaiter à Kuujjuaq que quelqu’un prenne la relève.
 

La mairie et le Centre Culturel de Kuujjuaq.



Pour notre petit groupe, la récolte fut assez surprenante malgré la foule. C’est Joshua qui a attrapé le plus gros cadeau de notre groupe sous la forme d’une belle casquette. Il faut toutefois faire attention, la compétition est très forte lorsque les gros cadeaux touchent terre. Même les professionnels de la Ligue Canadienne de Football passeraient un mauvais quart d’heure tellement les placages peuvent être nombreux et robustes. Pas étonnant que l’ambulance se tienne pas trop loin !

Penélope serait-elle déçue de sa récolte ???


Nous rentrons donc à la maison quelques deux heures plus tard et seul Papi souffre des orteils gelés ! Ça ne l’empêche pas de se mettre au travail avec Aileen pour la confection des chocolats chauds, un must après toute cette froidure et aventures !

Ouille, ouille, ouille........


Chin-Chin !

Tout le monde retrouve rapidement son linge mou et ses pantoufles pour le film de Noël et quelques compétitions avec les nouveaux jeux déballés ce matin.


Papie Kangourou !


Sylvie, Pierrôt et toute la famille profite du blog pour souhaiter à tous les lecteurs  de très Belles Fêtes et que tous vos souhaits se réalisent au cours de la prochaine année.


 
Trust Me, I'm an engineer !!




23 décembre 2016 : -43°C. On frigole dehors.





J’ai convaincu Aileen qu’elle devrait équiper son véhicule d’une couverture de batterie en plus de son chauffe-moteur et donc, elle est rapidement passée au magasin pour s’emparer de l’avant-dernier sur la tablette.

La mission du Pierrôt est donc de poser ladite couverture sur la saudite batterie. Je pensais en avoir pour 10-15 minutes, hé que je me trompais !

C’est que le fabricant de couverte a été un peu cheap sur la longueur du cordon électrique. Impossible de lui faire rejoindre le connecteur du chauffe-moteur. Donc, reprenant le vieil adage de Mahomet et de la montagne, c’est le chauffe-moteur qui devra aller rejoindre la couverture !

Seulement, l’installateur du chauffe-moteur s’est assuré de la solidité du fil qui est attaché partout, partout ! Il faut donc glisser les doigts dans les entrailles du moteur pour aller couper les attaches et ça, ça ne se fait pas avec des grosses mitaines dans les mains. Cinq minutes dehors, cinq minutes dedans, j’ai déjà donné au Royaume des doigts gelés et je n’ai aucune intention de récidive.



Pendant ce temps, à l'intérieur, certains ont pour tâche d'occuper la population canine de la maisonnée. Dopey, la propriétaire des lieux, Saskia qui est en hébergement temporaire et Luna, la vieille itinérante venant quêter une caresse et se réchauffer un peu. Pour Noël, cette dernière va avoir besoin d'un bon récurage !


Opération séchage !



De pêtage d’attache en déroulage de ruban, lentement, je finis par récupérer le fil, pouce après pouce, pour me rendre compte que la prise est complètement inutilisable !!! Soit qu’elle était brisée d’avance, soit la manipulation frigorifique en est venu à bout. Quoiqu’il en soit, les fils sont coupés, il faut une prise de remplacement qu’il faut aller chercher chez Newviq’vi, l’un des deux magasins généraux, épicerie, quincaillerie et vendeurs de ski-doo inclus.

Il fait tellement froid qu’il est impossible d’utiliser les tie-wraps ! Alors qu’ils plient facilement dans la maison, une exposition de seulement 15 secondes au froid et ils vous éclatent en pleine figure comme des tiges de verre. Pas grand succès non plus avec le ruban adhésif électrique qui perd toute propriété collante après seulement deux tours. La seule solution reste les attaches twistantes de sacs poubelles.

Ajoutez maintenant la manipulation d’une petite prise avec de petits fils et de petites vis, le tout par un facteur éolien de -43°C et vous aurez une idée du : Pourquoi tout est moins rapide dans le Nord ! Étrange découverte que de trouver la jauge de niveau d’huile à moteur bien coincée au-dessus du radiateur ! Le préposé à la pompe devait avoir vraiment hâte de retourner au chaud. Bonne nouvelle, le bloc moteur a eu son traitement antirouille pour l’année. Imaginez avoir perdue la tige, cela aurait été une catastrophe et toute une attente d'attendre la nouvelle!




Un genou par terre gèle en 15 secondes même avec des combines, les doigts mettent quelques secondes de plus au maximum. Pour les oreilles, cela dépend de la longueur. Mais le Pierrôt est têtu et ce n’est pas vrai qu’on va attendre le printemps surtout que le branchage des voitures est vraiment obligatoire sous ces latitudes. Tu branches ou….tu marches !!!



C’est donc à la noirceur que l’opération se termine avec un taux de succès de 100% et un sourire de satisfaction dans le visage du réparateur. Pour se féliciter, on part prendre une grande marche dans le froid avec Saskia, sous un ciel étoilé et un froid mordant !

Comme récompense suprême, une magnifique aurore boréale prend soudainement place dans la nuit. Il va falloir que je trouve un moyen de photographier cette beauté.

Du 22 décembre 2016 au 1er janvier 2017 : Voyage au pays du Gros Frette !




Nous avons pensé que nos lecteurs aimeraient partager avec nous ce petit voyage étant donné que très peu de gens auront la chance de visiter ces lieux éloignés, très éloignés même !






C’est cette année que notre benjamine voit l’un de ses rêves se réaliser soit d’accueillir toute sa famille dans son coin de pays et, ce coin de pays, c’est au Nunavik et plus précisément au Village de Kuujjuaq.



Pour s’y rendre, il n’y a pas 36 solutions car aucune route n’y mène, pas plus que de voie ferrée ni, en hiver, de bateau. Le seul lien avec le Sud demeure la voie aérienne dont le service est assuré par First Air ou Air Inuit. L’avantage de First Air est l’utilisation de Boeing 737 au lieu de DHC-8 ! Bon, Air Inuit utilise aussi 2 Boeing 737 parfois mais on ne s’enfargera pas dans les flocons de neige.






Combien ça coûte ? C’est LA question que tout le monde se pose et la réponse n’est pas des plus faciles. Mettons, en moyenne, pas loin de $2500 aller-retour ! Mais, grâce aux dernières minutes, des rabais, des promotions, etc, disons que l’on parle d’une fourchette de prix entre $959 et $3873,79 !!!!! 







Pour nous, on comptabilise le tout en Aéroplan et seul First Air les acceptent. Par contre, le nombre de sièges Aéroplan est limité à deux places par vol et il faut s’y prendre d’avance. Les billets pour ce voyage furent réservés en janvier de cette année soit 330 jours avant le voyage, c‘est tout dire !!!



Les bagages maintenant ! Beaucoup de linge chaud, c’est évident ! De grosses bottes, des mitaines, des foulards, des cadeaux, des raquettes pour jouer dans la neige mais surtout, de la bouffe en quantité pour réveillonner dignement.



Le prix des aliments là-bas n’a rien à voir avec ceux de chez Maxi, Chez Percy ou IGA ! Un simple deux litres de jus d’orange vous coûtera la bagatelle de $14,00. Heureusement, le lait et la dinde sont subventionnés ! Un gros jambon fumé dépasse les $100 ! Faut aimer le cochon !



Chez Percy ? Vous connaissez pas ? Cela vient de mon ami débosseleur Raymond ! Il me disait faire son épicerie à Granby chez Percy. J’ai fini par comprendre qu’il allait en fait au Super C !!!!



La façon idéale de monter les victuailles au Nord est d’utiliser de gros bacs en plastique remplis à ras bord. La compagnie First Air a, bien sûr, des restrictions en matière de poids mais peut être assez flexible dépendant de qui est au comptoir !



Présentement, le poids alloué par bagage de soute est de 23 kilos mais, comme nos billets datent de janvier, nous sommes sur l’ancien poids de 32 kilos ! C’est donc avec deux gros bacs, une grosse poche de hockey, une grosse valise et quatre bagages de cabine que nous nous présentons au comptoir de First Air en ce matin du 22 décembre 2016, 07h15 ! Au total, environ 200 livres de bonheur et de nécessité !



Je n’ai pas bippé au contrôle de sécurité malgré ma clavicule de métal. J’en ai été un peu déçu ! Par contre, j’y ai appris que le dentifrice était considéré comme un liquide potentiellement dangereux pour la sécurité aérienne ! Heureusement, le préposé ne m’a servi qu’un avertissement au lieu d’une saisie ce qui me permettra de distribuer des bizous pendant la Période des Fêtes.



Porte 17, on embarque par l’extérieur, spécial ! Puis on passe aux mains des déglaceurs, dégivreurs et compagnie. Assez impressionnant comme technique, j’espère qu’ils ont un système pour récupérer tout cet antigel !



Les chaînes, un must !



On commence par enlever la neige !

C'est quand même beau un avion vert !




Nous quittons donc Montréal par une température merdique de +1°C, petite neige fondante et humidité au plafond. Il ne faut que quelques minutes pour percer les nuages et nous retrouver avec un beau ciel bleu et plein de soleil, la joie !

 
C'est beau du bleu !



Un vol de tout repos surtout que l’on nous a octroyé 3 sièges pour deux ! Avec nos gros manteaux du Nord, c’est un petit plus bien apprécié. En remontant les appuie-bras, on peut même faire un ti-dodo.


On est où ????? AUCUNE idée !




C’est au moment de descendre vers Kuujjuaq que le Commandant de bord nous fait part d’une magnifique nouvelle : Nous devons effectuer un détour à cause d’un problème mécanique. Comme First Air n’a pas de station d’entretien à l’aéroport de Kuujjuaq, c’est plutôt Iqaluit au Nunavut qui nous verra atterrir une heure plus tard.



La rivière Koksoak, ce sera pour plus tard !




Le soleil en profite pour nous rappeler que les journées sont courtes sous ces latitudes et qu’il est déjà temps pour lui d’aller se coucher. Nous avons ainsi droit à un magnifique spectacle dont il semble que nous soyons les seuls passagers à nous en rendre compte.


Mais qu'est-ce qui se passe dehors ???






Selon mes sources, il paraît que ce serait la lumière Check Engine qui se serait allumée dans le tableau de bord ! Avec un avion, tu niaises pas avec ça une tite-lumière qui allume !!!



Donc, on atterrit et…..on attend ! Il fait -200°C à l’extérieur et c’est assez surprenant la vitesse à laquelle se refroidit la carlingue d’un avion immobilisé au sol, BRrrrrr …..




Coudonc, on es-tu rendu en Russie ?????





Heureusement, quel qu’ait été le problème (C’est toujours bien de pouvoir mettre le mot été dans un texte parlant de froid), c’est à partir du cabinet des toilettes qu’il fut réglé assez rapidement. On s'interroge vraiment sur la nature du problème !



Re-décollage direction Kuujjuaq avec, cette fois, un service de breuvage plus ou moins alcoolisé. Pour nous, ce furent deux verres de rouge de cépage Grand Vinier servis en mode plastique. Les consignes de sécurité sont expédiées avec ivresse et on retouche terre avec nos verres à la main mais avec la ceinture bien bouclée, vive First Air !


Le soleil en finissait plus de se coucher !




Arrivée donc au Pays du Frette quatre heures plus tard que prévu, en pleine noirceur ! Fais moins 37°C, on est content ! On est fous comme ça !!!


Comfort Food, Caribou Stew !

La Madame est contente.