Parlons pagaie : Le vendeur du canot Saranac de
Bradenton semble un brin paranoïaque : Pas question de dépôt par Paypal
pour nous réserver le canot et pas question de venir le livrer non plus même en
offrant de le payer en plus. En fait, après seulement trois emails, il ne
répond plus ! Pourtant l’annonce est toujours active et pas de numéro de téléphone
pour le joindre.
Dimanche matin, faut prendre une décision; QU’OSSÉ
QU’ON FAIT ? Pierrôt gosse Sylvie et essaie de la convaincre qu’une telle
aubaine ne se représentera pas de sitôt. Pour elle, nous sommes venus ici pour
faire du canot et canot il y aura !!!!
Justement, rétorque le Pierrôt au bord de
l’apoplexie, nous avons amplement le temps de descendre à Bradenton, acheter le
canot et revenir au State Park pour le mettre à l’eau !!! Et, au pire, s’il est
vendu à notre arrivée, nous reviendrons bredouille et en louerons un du Park
CQFD!
C’est donc ainsi que le Pierrôt, usant d’une ruse de
Sioux hypocrite, envoie un nouveau message au vendeur mais sous une identité et
adresse email différente. Surprise ! Réponse immédiate ! Toujours à vendre mais
4 personnes se sont montrées intéressées et doivent aller le zeuter dans la
journée. Il n’y a pas une minute à perdre. Je lui demande son numéro de
téléphone, puis son adresse et demandons au Gros Paul Savard de nous y conduite
au plus s….. un trajet de 28 minutes.
Ayant demandé au vendeur de nous aviser s’il vendait
avant, nous recevons un message que quelqu’un est présentement en train de
l’examiner, nous lui répondons que nous ne sommes plus qu’à 15 minutes du
bonheur.
Nous entrons dans Bradenton et tous les feux de
circulation semblent se liguer contre nous. Pas facile le slalom en Forest, la
vaisselle tente de fuir les armoires à chaque tournant. Je demande à Sylvie de
préparer le montant requis et de glisser la liasse dans ma poche.
Il nous reste encore 5 minutes de route selon la
Grosse Patente à Suivre, aucun raccourci, ne reste qu’à prier fort, très très
fort.
Enfin, la rue en question et les numéros défilent.
Facile de trouver la bonne car il y a foule dans l’entrée. On range Forest dans
la rue et le Pierrôt se précipite, c’est une course contre la montre et il ne
reste que quelques secondes.
Un coup d’œil au canot, c’est le bon modèle et
l’aspect général est conforme à l’annonce. L’autre coup d’œil me sert à repérer
celui qui semble être le parano de service et je me présente :
- I’m Pierre, the emails guy, did somebody bought it
?
- Not yet ! But I think they will take it.
- First come, first served ?
- That’s it.
- And first one to pay ?
- First one with the money gets it.
Je lui mets la liasse d’argent dans les mains et lui
déclare d’un ton sans équivoque :
-SOLD
Le vendeur, impassible, prend l’argent, se dirige
vers les examinateurs nautiques et les informent que l’objet de leur rêve, et
du nôtre, a trouvé preneur pendant leurs cogitations maritimes. Sans rancune
les gars !
La pression retombe, ouf, c’était moins une ! Reste
maintenant à ramener le trophée avec nous et Monsieur Perez me donne un coup de
main pour hisser la bête sur Forest. Hum, bizarrement, il semble que ce ne sera
pas si compliqué que cela.
Bon, reste à l'attacher ! |
Hum, une demi-clef à capeler ou une jambe de chien, j'hésites !!!! |
Et, bien entendu, il a fallu fêter cela ! |