Bon, la pluie a cessé ! Enfin, mettons la vraie pluie
a cessé, le crachin, lui, est toujours très présent. C’est vraiment un cas de
force majeure ce matin, il faut faire fonctionner la chaufferette pour
désembuer l’intérieur. Si on peut frapper un arbre en reculant, je n’ose
imaginer ce qui nous attend d’avant avec un pare-brise full foggy !
La patience n’étant pas la plus grande vertu de
Sylvie, c’est demain 08h00 qu’elle veut quitter ce temps exécrable. J’ai beau
lui rappeler que ça ne fait que 2 jours, que le soleil va finir par revenir,
rien n’y fait, elle est tannée ! La seule concession que j’obtins fut de
prendre le traversier de 13h00 au lieu de celui de 08h00.
Cela était sans compter sur la collaboration du
système de réservation. C’est plein pour le 13h00, il faudra se rabattre sur le
dernier traversier de dimanche qui part à 18h00.
Mais, la préposée me fait part d’un fait assez
inconnu de tous. La compagnie ne peut réserver que 75% des places disponibles.
L’autre 25% est attribué au premier arrivé, premier servi. Présentez-vous
environ 2 ou 3 heures à l’avance et on vous remettra un carton avec votre rang
dans la file d’attente ! Si vous n’embarquez pas, on vous change votre carton
et vous avancez dans la file pour le prochain traversier.
Bon, faut quand même occuper ce samedi et ce sera en
se rendant au bout de la route 510, du moins la partie asphaltée, que nous
arrivons à Red Bay où se trouve le dernier né des Parc Canada.
Méchante poignée de main ! |
Ce Parc/Musée fut créé pour mettre en valeur la
présence Basque dans ce port naturel. Vers 1500 AD, Red Bay était le plus
achalandé des ports faisant le commerce
de la baleine. Toute l’huile utilisée en Europe pour l’éclairage provenait de
cet endroit. Les Basques avait élevé les standards de cette pêche jusqu’à en
faire un art qu’ils enseignèrent ensuite aux anglais pour leur plus grand
malheur !
Baleinière de plus de 400 ans retrouvée dans la Baie. |
Le Pays Basque était alors un pays et se situait à
cheval sur l’Espagne et la France du côté de l’Atlantique Nord. C’était aussi
un pays très instruit qui couchait par écrit toutes transactions s’y déroulant.
C’est lors de recherches dans ces documents anciens qu’une chercheuse se mit en
quête du Port de pêche des Basques. Ces derniers, bien entendu, comme tout bon
pêcheur, s’étaient bien gardés de produire des cartes indiquant où se trouvait
l’Eden des baleiniers !
À cet endroit, près de 2000 basques débarquaient lors
de la saison de chasse. Notre chercheuse se concentra donc à la recherche de
l’épave du navire San Juan qui aurait coulé dans sa baie. Si elle trouvait
l’épave, cela confirmerait qu’elle avait trouvé l’endroit secret des Basques.
Et ce qui devait arriver arriva, l’épave fut
retrouvée par 10 mètres de profondeur en un état remarquable pour un bateau
ayant sombré depuis plus de 400 ans. C’est que dès le premier hiver, les glaces
de la baie écrasèrent la carcasse dans la vase du fond. L’eau glaciale et
l’abri naturel de la baie firent le reste.
Toutes les pièces du navire furent récupérées mais
hors de question de le reconstituer;le Canada est tout de même en période
d’austérité et vous savez…la culture…pour certains !
Par contre, toutes les pièces furent reproduites à
une échelle de 1 :10 et, celle-là, elle est exposée !
Diner au Restaurant de l'endroit. Encore un Fish&Chips de moins sur la planête ! Sylvie s'est contenté d'un Sea Chowder simplement délicieux. Peut importe le nombre de Chowder et de Fish&Chips ingurgités, aucun n'a le même goût car chacun a sa recette secrète.
À la table d'à côté discutent 3 femmes de Blanc Sablon. Sans vouloir entendre, le Pierrôt comprend qu'elles travaillent à l'hôpital et il ne peut s'empêcher de leur faire subir un interrogatoire en règle. Croyez-le ou non, nous sommes en présence de la téléphoniste qui a reçu le fatidique appel il y a 30 ans. Méchante coincidence !
Nous reprenons la route vers l'ouest et un seul coup d’œil à la route Trans-Labradorienne
nous convainc de revenir par le traversier, la Nouvelle-Écosse et le
Nouveau-Brunswick.
Le reste de l’après-midi se passe en ballade sur la
510 puis la 138 avec un détour à l’Anse Amour qui dans un premier temps fut
l’Anse aux morts! Petit chemin de
gravier, nous y avons vu de belles places de squat et finalement ça mène à un
phare. On y retrouverait également la
plus ancienne tombe d’Amérique du Nord mais nous n’avons pas cherché, la
température nous incitant à plutôt faire du sightseeing dans Forest. Nous avons trouvé une épicerie qui enfin
daigne offrir un bon café fort. Un point à mentionner; les épiceries sont rares
mais les Home Hardware, les Flooring Center et autres boutiques de rénovations
pullulent. Ils ne mangent pas beaucoup mais ils bâtissent à plein !
La Pinware River, on aurait aimé y boondocker mais la route est barrée ! |
Huit (8) habitants ! Doivent s'aimer beaucoup ! |
Le plus haut phare sur l'Atlantique Nord. |
C’est au côté de l’aréna que nous passerons la nuit
bien à l’abri du vent. On s’était d’abord installé sur le bord de la mer, ça
brassait vraiment un peu trop! C’est sur
le blog d’Hélène et Jean que nous avons trouvé ce squat comme pleins d’autres
idées aussi. Merci à vous deux ! Il faut croire que le maire de
Lourdes-de-Blanc-Sablon fut avisé de notre présence car quelqu’un surgit
rapidement avec un coupe-bordure et se met à faire le tour des tables de
pique-nique et de la bordure du parc pour enfants. Le tout un samedi soir 19h30
! On est big ou on ne l’est pas !
Bon, à part les conteneurs de recyclage, la vue était belle ! |
C’est ce soir qu’on se fait notre souper de moules et
qu’on finit d’écouter Cap Random. Très
bonne série de 6 heures qui nous met dans l’atmosphère de Terre-Neuve.
À part la grosseur, quelle est la différence entre une moule blanche et une orange ??? |
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