Hier, nous avions bien vu que le
Rio Grande n’avait de Grande que le nom et que son lit était parfois moins
mouillé que celui d’un chérubin affligé d’énurésie ! Mais, il en fallait plus
que cela pour arrêter vos Valeureux Aventuriers et, en route pour de nouveaux
exploits.
Nous avions deux choix, nous
rendre au Look-out et traîner OT146 sur quelques centaines de mètres ou nous
rendre deux miles plus loin pour le mettre directement à l’eau, c’est cette
deuxième option que nous avons choisie ! La blague !
Déjà, le fait que la boat ramp
s’arrête abruptement deux pieds au-dessus du niveau de l’eau aurait dû nous
faire réfléchir un peu plus mais nous avons quand même jeté les vestes, les
pagaies, les caméras et le lunch dans l’embarcation sans hésitation.
Entre la mise à l’eau et l’entrée
du Canyon, il a fallu mettre pied à terre quelques fois et jouer de la
dandeline avec OT146. La dandeline consiste à guider le canot à distance à
l’aide d’une corde attachée à l’avant et une autre à l’arrière, ça fonctionne
très bien. Les lecteurs se rappelleront certainement nos sessions de
Walk-a-Bike, nous voici maintenant au Walk-a-Canoe !
Le lit de la rivière est
généralement constitué de galets bien ronds qui rendent la marche assez facile
mais, plus on approche de l’entrée et plus les galets font place à des dépôts
de boue dans lesquels nous calons quelquefois jusqu’aux genoux.
On peut continuer, j'ai retrouvé la pagaie ! |
Heureusement, malgré les mises en
garde sévères des Border Patrol sur la traversée illégale du Rio Grande, il est
toléré de marcher sur le sol mexicain en cas de force majeure dont celle de
devoir portager le canot, ouf ! On en a profité.
Une fois franchie l’entrée du
Canyon, ce fut une tout autre affaire, terminée la misère ! Du moins le
pensions-nous ! Malgré un faible courant contraire, le vent qui s’engouffre
dans le Canyon compense allègrement et nous filons sur l’Onde dont la
profondeur, toutefois, ne dépassera jamais 4 pieds.
La beauté des lieux nous fait rapidement
oublier toutes nos peines surtout une fois dépassés la limite du sentier qui
longe le Canyon sur une petite distance. À partir de ce moment, c’est le calme,
le silence et la majestuosité des lieux qui prend possession de nos âmes !!!
À quelques reprises, il faut
littéralement frôler la paroi pour obtenir suffisament d’eau sous la coque pour
avancer mais, parfois, le cours d’eau se rétrécit tellement qu’il faut
débarquer et pousser tout ébahis que tout le Rio Grande passe en un si petit
endroit! On traverse donc des USA au
Mexique et vise versa allègrement!
Arrêt dîner du côté américain avec,
du côté mexicain, une énorme grotte aux allures de tunnel ferroviaire. S’y
rendre serait hasardeux à moins d’amener OT146 avec nous !
L'heure du Lunch ! |
Les marques sur les parois nous
indiquent que le niveau est à son plus bas et qu’il y a généralement de 1 ½ à 2
pieds de plus de profondeur. À cette hauteur, la ballade serait de la rigolade
mais le Canyon deviendrait rapidement une autoroute à canot !
C’est même pourquoi nous fûmes
extrêmement surpris de trouver 3 kayaks sur le côté de la Rivière, ignorant
s’ils étaient arrivés de l’Ouest (Lajitas) ou de l’Est (Big Bend). Nous ne
pûmes leur demander car ils semblaient être partis en exploration pédestre dans
un autre canyon.
C’est toutefois là que nous
décidâmes (j’adore les choses simple, même le passé) de rebrousser chemin. En consultant Google maps, nous nous rendons
compte que nous n’avons franchi que le cinquième du Canyon, faudra revenir !
Encore un fond de voyage pour nous ! |
En attendant, ayant une fois de plus atteint la borne de nos limites (C'est Maurice qui a mangé tous les choco-mousses "Cherchez sur Internet") il faut rebrousser rivière. La limite de notre
exploration est maintenant bien indiqué par un Landmark bien particulier; le Bornus Limitus Minus Phalus. Impossible de le
manquer.
Il porte vraiment bien son nom ! Doit avoir une Corvette !!!! |
Avec l’aide du courant, nous
réussîmes à passer quelques passages à la force des pagaies au lieu de
débarquer. C’est le grand avantage du canot de plastique sur celui en Kevlar.
Le plastique obéit et se déforme pour suivre le fond en roche. Toutefois,
lorsqu’il s’arrête, pas d’autre choix que le grand débarquement.
Une ballade en canot sans tortue ne serait pas complète ! |
Euh Pierrôt, j'ai l'impression que ça descend !!!! |
Les parois sont encore plus belles
maintenant que nous avons le soleil dans le dos et il nous faut moins de temps
pour apercevoir la sortie du Canyon, c’est là que le fun et l’enchantement ont
foutu le camp par-dessus bord !
Sortie du Canyon en vue ! |
LE VENT DU NORD a augmenté en
intensité et le faible courant du Rio Grande ne peut rien contre. C’est le
combat d’une fillette avec un Grizzly ! Il nous faut parcourir ½ mile,
arc-boutés sur nos pagaies. Le Pierrôt doit s’assurer que la proue demeure bien
face au vent sinon c’est le retour immédiat dans le Canyon.
C'est son dernier sourire avant la prochaine demi-heure !!!! |
Nous tentons de gagner la rive,
puis de débarquer pour tirer l’esquif mais, la boue atteint 2 pieds et Sylvie
se retrouve prisonnière de la Big Bend Grey Clay ! Un peu plus et elle devait
dire adieu à ses sandales. Même les berges cèdent sous nos pas, impossible
d’utiliser cette voie, il faut se remettre aux rames et…..serrer les dents !
Quel soulagement une fois passé
cette étape, le vent cesse tout d’un coup une fois sortis de cet entonnoir
éolien. Il nous faut maintenant redescendre jusqu’à la rampe de mise à l’eau et
remonter OT146 sur le toit de TG3.
Sylvie est tellement dans sa bulle de
rameuse exténuée qu’elle serait passée tout droit n’eut été du Pierrôt qui
veillait : Et qu’est-ce que tu dirais si on s’arrêtait ici, juste là, à
gauche ?
On est crottés comme jamais ! Une
boue qui colle de façon tenace à la peau, au canot, aux vêtements, partout ! Il
est finalement 20h00 lorsque nous reprenons la route pour rentrer à la maison
car Cléo doit commencer à se demander où nous sommes passés !
Sur la route, malgré la fatigue et
le soleil qui se couche, le Pierrôt se doit de demeurer alerte : - Je suis
bien conscient de toute cette féérie qui nous entoure présentement mais je dois
garder les yeux sur la route !!!!
Adios Santa Elena Canyon ! |
La douche puis
l’omelette-champignons-épinards-café n’ont jamais été autant appréciées, on va
dormir solide cette nuit ! On remettra OT146 en place demain matin seulement.
Ouf! Fiou! Aaaah! Hein? Aoutch !Beurk! Oups! Zzz!
RépondreEffacerJ'essaie d'associer chaque terme avec la bonne partie ! En ordre ?
EffacerIdem!!!
RépondreEffacerÇa, c'est de l'opportunisme !
Effacer"Euh Pierrôt, j'ai l'impression que ça descend !!!!"
RépondreEffacerTant que l'eau reste au niveau... vous êtes OK :P
Mais ça donne vraiment l'impression que ça descend !
EffacerPendant que Mlle Cléo s’ennuyait et se gelait les poils, les maitres eux s'amusaient comme des petits fou.
RépondreEffacerSérieux, quel endroits magnifique, vu qu'il n'y a aucune chance que je me retrouve là en personne...alors je profite de vos photos...
Vous êtes mes héros du jour, de vrais explorateurs. Les photos sont magnifiques. Vous avez bien mérité une journée de repos.
RépondreEffacerWow, quelle belle aventure!
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