Il fait encore
nuit noire malgré qu’il soit près de 06h00 du matin. J’émerge de mon sommeil en
attendant Sylvie crier : Pierre, y’a l’feu ! Le feu est pris !!!!
Déjà que
Sylvie utilise mon prénom au lieu de mes petits surnoms habituels tels que mon
Ti-Pet, Minou, Pitou ou encore Estie de Nono et je comprends assez rapidement
que ça urge !
Ça flambe mais
pas chez nous ! Sylvie a été réveillée par des cris mais mettait le tout sur le
compte d’une fin de soirée bien arrosée qui se terminait. Ce n’est qu’en
entendant un HEEEEELLLLLP!!!! sonore
qu’elle a jeté un coup d’œil par sa fenêtre et, horreur, a aperçu le ciel
orangé, taché de grosse boucane noire et de millions d’étincelles.
Le Pierrôt
saute dans ses culottes mais il n’y a vraiment rien à faire, la roulotte du
centre n’est qu’une immense boule de feu, le côté de la Fifth Wheel de Festus
vient aussi de s’embraser et ce n’est qu’une question de secondes avant que
l’autre roulotte ne subisse le même sort. Au loin, les sirènes des pompiers se
rapprochent, toujours trop lentement.
Une dame se
tient un peu à l’écart, son petit chien serré contre elle. Ce serait chez elle
que l’explosion du propane aurait eu lieu, elle perdra tout, sauf son chien.
James-Festus arrive au Park comme une balle à bord de sa Camaro et avec le
Shérif sur les talons. Il se précipite aussitôt vers sa Corvette pour
l’éloigner des flammes mais les pompiers et le shérif lui ordonnent vivement de
reculer et, ouf, il les écoute.
Ce sont des
gerbes de flammèches à chaque explosion de pneus ou de boites de petits pois.
Je ne vois pas bien mais je crois que les pompiers mettent leurs efforts à
sauver la deuxième roulotte qui est sous le vent pour empêcher une propagation
à la chaîne. C’est la demeure de James qui en fera les frais, il perdra tout
lui aussi. Juste un peu plus loin, d’autres résidents arrosent leur roulotte au
boyau d’arrosage, on n’est jamais trop prudent. On ne peut que souhaiter que
ces gens aient une forme quelconque d’assurance, déjà qu’ils ne semblent pas
posséder grand-chose.
On se sent
bien inutiles dans de tels moments. Heureusement, les membres de tels RV Park
forment habituellement une petite communauté où l’entraide existe sous sa forme
la plus simple.
Ce n’est qu’à
la levée du jour qu’on peut constater l’ampleur de la tragédie. Trois personnes
se retrouvent sans logis. Deux ont perdu toutes leurs possessions. Seuls les
véhicules en réchappent avec peu ou pas de dommages, même la Corvette !
Avant notre
départ, je vais saluer James et lui faire part de notre peine. Sans se soucier
de son propre malheur, il nous remercie à nouveau d’être arrêter camper chez
lui et espère nous revoir, on appelle cela de l’altruisme. J’en viens les larmes aux yeux et lui
demande de faire confiance à la Vie, que tout va finir par s’arranger pour lui
et ses deux voisines.
Très triste en effet.J'ai déjà assisté à un feu du genre, dans un FlyingJ C'est long en titi. Surtout qu'on ne sait pas trop quoi faire.
RépondreEffacerFaut d'abord songer à se sauver soi-même avant de penser à sauver les autres !
EffacerC'est le genre d'événement qu'on espère ne jamais voir, surtout d'aussi près. Avez-vous eu peur pour votre sécurité?
RépondreEffacerJe me posais la même question. Ce doit être assez angoissant.
EffacerNous étions assez éloignés. C'est aussi le bruit qui est impressionnant.
EffacerCette tragédie fait réfléchir. Cela peut arriver à tout le monde et que peut-on faire dans ces cas-là, outre offrir notre aide et des mots d'encouragement.
RépondreEffacerExact, du réconfort, même venant d'un étranger, c'est du réconfort pareil !
Effacer