Samedi, 1er octobre 2016 : On a assez donné.

Miss météo nous avait promis du soleil à compter d’aujourd’hui mais elle n’en est pas à sa première menterie ! Il pleut à verse et c’est un signe indéniable d’un départ imminent.

Disons que Chicago nous laisse un goût amer. Une ville trop rapide pour notre tempérament, des individualistes qui déambulent sur le trottoir les yeux rivés sur leur cellulaire, qui te heurtent et ne s’excusent pas. Des conducteurs de taxis indiens ayant plus confiance dans leur klaxon que dans leurs freins. Une ville assourdissante, étourdissante et ahurissante !

Nous quittons donc la cour de triage sans regrets, direction le sud, direction la tranquillité sur la vieille route 66. Le préposé à la cour ne veut rien savoir de ma troisième nuit que je dois payer, go ahead, go ahead !!!! Entendu, il ne me le dira pas trois fois.

Mais encore fallait-il y arriver à cette route 66 et Chicago n’avait pas encore dit ses deux derniers mots :

Bon, pour le premier, c’est en partie ma faute, je ne me suis pas rangé assez vite à droite et ai manqué la sortie ce qui a eu pour effet qu’on s’est retrouvé sur la I-90 qui est payante. Bon, on sortira à la prochaine, on n’en mourra pas !

V’là les guérites de péages, on a à peine parcouru 5 miles sur cette route. Pardon ? Twenty-twenty ! C’est drôle j’ai dans la tête la ritournelle de Tim Horton « Double-double ». J’en suis à me demander si elle me demande quelque chose genre style avez-vous un attelage 20-20 ?

Et bien non, c’est le prix à payer : $20.20 pour cinq miles. Trop ébahi et perturbé pour réagir j’ai payé sans dire un mot au lieu de sortir de Forest et d’aller dételer TG3 ce qui aurait fait descendre la facture à $4.50 deux fois ! Gang de rapaces pas capables de faire une différence entre un véhicule privé et un véhicule commercial qui lui, au moins, peut déduire ses péages de ses impôts ! J’ai vérifié sur leur site et c’est le tarif exact !

Encore pire, il a fallu refaire les cinq miles en question dans l’autre sens pour revenir chercher la sortie ratée. Croyez-vous qu’on ait repris la I-90 ????? Ho Que NON !!!!! Mais croyez-vous que c’est la fin de l’Aventure à Chicago ??? Ho Que NON ENCORE !!!

Pour le deuxième dernier mot : Autoroute I-94 vers la I-55, la 94 entrant à deux voies sur la 55. Une pancarte annonce que la voie de droite se termine dans 300 yards, je me range dans la voie de gauche. Cette voie enfile dans une voie existante de la 94, on appelle cela une bretelle en Y inversé. C’est celui qui est le plus devant dans la bretelle qui a la priorité, c’est du moins ce que je pensais mais il semble en être autrement pour le Code de la Route de l’Illinois.

J’ai une vanette qui me colle au cul. Aussitôt que j’entre dans la bretelle, elle se met en frais de me dépasser à l’intérieur d’une même voie. Le gros problème survient lorsqu’un autre pressé de la pédale circulant sur la I-55 décide qu’il n’est pas question  de céder à la vanette. Résultats : les deux imbéciles poussent leurs klaxons à fond, c’est la séance totale d’intimidation sonore ! Le problème est qu’on est maintenant trois de large dans la bretelle qui s’amenuise de plus en plus ! Pire , je voudrais bien me sauver dans la voie de droite mais elle n’existe plus et, en prime, une voiture roule déjà sur l’accotement.

J’ignore comment tout le monde s’en est sorti indemne. Moi, je file pour en assassiner quelques uns à commencer par le conducteur de la vanette. Dites-vous que c’est comme ça partout partout partout autour de Chicago ! Moi j’ai donné, c’est assez.

Pierrôt est stressé et fatigué, il décrète ne plus jamais vouloir revenir Chicago.  La conduite automobile étant trop débile.  Sylvie qui n’a pas conduit y a trouvé son compte.  Il n’y a pas eu de journée WOW mais à chaque jour, il y a eu quelque chose de beau, d’intéressant à voir.  Elle y reviendra c’est certain pour compléter cette dernière visite assombrie par la mauvaise température.

Ce ne sera qu’une fois bien rendus sur une portion de l’Historic Route 66 que Pierrôt commence à desserrer les dents. Vivement un vrai camping, une vraie douche, un vrai rasage et un vrai dodo. Mais, avant, nous avons une journée de visite en vue.

Premier arrêt : Le Musée de Joliet ! La portion Route 66 est un peu restreinte car la Musée accorde beaucoup mais beaucoup de place aux héros et aux exploits de ces héros de la ville de Joliet. C’est tout de même très intéressant, très bien fait et cela vaut largement les $7,00 qu’on demande à l’entrée. Ensuite, promenade dans les rues désertes en ce samedi matin pour aller zieuter le Rialto, un somptueux théâtre digne des grandes villes européennes! Puis, du coin de l’œil, un diner route 66, mon estomac guide nos pas ! Ce ne sera assurément pas le dernier !

Deux drôles de gars nous attendaient à l'entrée !

Assoyez vous pour un petit film !

Ça lui va tellement bien que je serais tenté de lui en acheter une !

Louis Joliet, grand explorateur Canadien-Français !

Ann, ma belle-soeur Ann, n'as-tu pas le goût d'y venir ???

Sur la route, nous arrêtons de temps à autre pour photographier quelques pièces d’anthologie, je crois que c’est le mozus ! Le premier de la liste est le Gemini Man, un bonhomme géant comme il s’en trouve d’autres sur la Route 66 mais tous tirés du même moule. En effet, le premier était destiné à un restaurant célébrant la gloire de Paul Bunyan le bûcheron. Si vous regardez bien les mains des géants, vous vous rendrez compte qu’elles sont placées pour tenir une hache ! Au fil du temps, et des besoins de la cause, on déguisa et dépouilla le bûcheron pour lui faire tenir toutes sortes d’objets.

Suivent ensuite la station d’essence Ambler de Dwight et le Street Car Riviera de Gardner.

Un beau petit duplex !

Avec deux chambres à coucher !

On trouve le repos au Camping 4H de Pontiac. Un gros $20.00 pour deux services, pull-thru ! On vidange 3 jours d’autonomie et on s’installe. Une nouvelle vie commence !